Thèse soutenue

Une remise en question de la « langue en danger » : Rôle des représentations sociales dans la caractérisation du kattu nayaka / jenu kurumba comme « langue en danger » en Inde du Sud.

FR  |  
EN
Auteur / Autrice : Oriana Reid-Collins
Direction : Louis-Jean Calvet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences du langage
Date : Soutenance le 12/12/2014
Etablissement(s) : Aix-Marseille
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Cognition, Langage et Education (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Laboratoire Parole et langage (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône ; 1976-...)
Jury : Président / Présidente : Georges Daniel Véronique
Examinateurs / Examinatrices : Louis-Jean Calvet, Georges Daniel Véronique, Philippe Blanchet, Christiane Pilot-Raichoor
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Blanchet

Résumé

FR  |  
EN

Cette thèse questionne et relativise la notion de « langue en danger » à partir de l'étude des représentations sociales d’acteurs institutionnels et scientifiques au travers de l’histoire et de locuteurs d’une langue dite « en danger ». La notion de « langue en danger » est appréhendée par des acteurs institutionnels et scientifiques au travers de représentations de la langue comme entité autonome et organique, relié à ses essences. Ces représentations puisent leurs origines dans la période coloniale. En examinant l’histoire d’une ancienne colonie britannique, l’Inde, nous montrons que de telles représentations se sont déployées dans et par des pratiques coloniales visant au maintien de l’ordre social. Il en va de même de certaines pratiques postcoloniales qui s’appuient de plus en plus sur la langue comme moyen nécessaire à l’identification des minorités et commencent à s’articuler autour de la dénommée « langue en danger ». Nous avons mené une enquête auprès de locuteurs d’une langue dite « en danger » pour savoir s’ils la considéraient également comme telle. Nous avons abordé leurs points de vue au travers du concept de représentation sociale et ce afin d'appréhender la manière dont ces mêmes locuteurs comprennent et co-construisent leur réalité sociale. Suite à l’annotation d’entretiens bilingues, nous avons analysé via l’Analyse Conversationnelle la manière dont les représentations émergent dans et par les pratiques interactionnelles. Nos analyses démontrent un écart entre les représentations des locuteurs et celles construites par l’enquêtrice et l’interprète, ces dernières étant plus proches des représentations déployées dans des travaux sur les langues en danger.