Le théâtre dans les camps nazis : réalités, enjeux et postérité
Auteur / Autrice : | Claire Audhuy |
Direction : | Jean-Marc Lachaud, Jean-Noël Grandhomme |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Arts du spectacle |
Date : | Soutenance le 08/11/2013 |
Etablissement(s) : | Strasbourg |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale des Humanités (Strasbourg ; 2009-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Approches contemporaines de la création et de la réflexion artistiques (Strasbourg) |
Jury : | Président / Présidente : Olivier Neveux |
Examinateurs / Examinatrices : Mechtild Gilzmer, Brigitte Sion | |
Rapporteur / Rapporteuse : John London |
Résumé
Cette thèse de doctorat est le fruit de trois années de recherches sur le théâtre dans les camps nazis. Ce travail traite principalement des camps en Allemagne, tout en y adjoignant trois exceptions : le ghetto de Theresienstadt, le camp de transit de Westerbork, ainsi que le camp d’Auschwitz-Birkenau. Selon la spécificité de chaque camp, les créations furent officielles ou clandestines, servirent à la propagande nazie ou au contraire œuvrèrent à mener une lutte contre le national-socialisme ou pour la survie des prisonniers. Ces différences de conditions permettent de comprendre pourquoi la création artistique a pu être plus prolifique dans certains lieux. C’est dans ces camps que les prisonniers et déportés, hommes et femmes, appartenant ou non au monde du spectacle, choisirent le théâtre pour s’exprimer, depuis le spectacle Cirkus Conzentrazani donné en août 1933 jusqu’au Kazet Théâtre ou à Zebra, deux troupes concentrationnaires donnant des pièces dans les camps dans les jours suivant la Libération, en 1945. Le travail s’appuie sur de très nombreux témoignages (une trentaine d’interviews réalisées expressément pour cette thèse), des archives (une vingtaine de pièces inédites et traduites pour ce doctorat) et des fonds privés (correspondances, manuscrits). Nous souhaitons tenter de dresser le portrait de ces créations théâtrales, qu’elles aient été imaginées, écrites, jouées, qu’elles soient parties en tournées ou non. L’initiative fut parfois si éloignée de nos attentes classiques du théâtre qu’il est délicat de parler de création théâtrale ou même de théâtre tout simplement. Nous nous intéresserons aux réalités, aux enjeux et à la postérité de ces initiatives créées dans un environnement extrême qui remet en question la possibilité d’existence d’un quelconque théâtre mais aussi la survie même de l’homme. Une initiative de l’extrême qui n’aurait pas dû être.