Recherches sur le discours pamphlétaire dans la première partie du dix-septième siècle en Espagne : des conditions historiques aux pratiques discursives : étude et analyse du Discurso de las privanzas (1606-1608) de Francisco de Quevedo
Auteur / Autrice : | Elise Monjarret |
Direction : | Ricardo Saez |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études hispaniques |
Date : | Soutenance le 15/11/2013 |
Etablissement(s) : | Rennes 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Arts, Lettres, Langues (Bretagne) |
Partenaire(s) de recherche : | PRES : Université européenne de Bretagne (2007-2016) |
Jury : | Président / Présidente : Michèle Guillemont |
Examinateurs / Examinatrices : Antonio Castillo Gómez, Luc Torres | |
Rapporteur / Rapporteuse : Michèle Guillemont, Alexandra Merle |
Mots clés
Résumé
Au croisement de la littérature et de l’histoire, l’étude du discours pamphlétaire contre le favori royal dans la première partie du dix-septième siècle en Espagne revient à mettre en contexte et en perspective un discours d’indignation baroque. Pour explorer la construction discursive de la légende noire du favori, au-delà des critiques souvent convenues qui lui sont adressées, on s’attachera en particulier à démontrer la cohérence esthétique du Discurso de las privanzas de Francisco de Quevedo. Aux alentours de 1608, le jeune lettré et courtisan retourne ce pamphlet lucide et virtuose contre le duc de Lerma, flamboyant protégé de Philippe III dont l’exercice de la faveur royale ébranla les fondements de la monarchie espagnole. Déployant les pouvoirs contextuels, syncrétiques et paradoxaux du langage baroque, cette oeuvre sous-estimée est une réponse ingénieuse aux défis socio-discursifs qui se posent aux mécontents dans le microcosme clientéliste de la Cour. C’est toute la complexité de ces défis que nous nous proposons d’explorer, en mettant en regard de cette oeuvre quévédienne d’autres textes contre le favori royal prétendant pareillement rompre le silence. Invitant à réfléchir sur l’ambiguïté de la louange comme de la réfutation, l’alibi de l’amitié et les rapports entre la voix, l’image et l’écrit, ils permettent de mesurer les enjeux d’un discours critique et affranchi dans le cadre de l’Espagne baroque