Massacres et mascarades : « Hop-Frog » d'Edgar Poe (1849) et le film d'horreur américain contemporain (1964-1984)
Auteur / Autrice : | Florent Christol |
Direction : | Gilles Menegaldo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Anglais (Cinéma et civilisation américaine) |
Date : | Soutenance le 09/12/2013 |
Etablissement(s) : | Poitiers |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, pensée, arts et histoire (Poitiers ; 2009-2018) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Formes et représentations en littérature et linguistique (Poitiers) |
faculte : Université de Poitiers. UFR Langues et Littératures (1970-....) | |
Jury : | Président / Présidente : Anne-Marie Paquet-Deyris |
Examinateurs / Examinatrices : Gilles Menegaldo, Denis Mellier, Jean-François Baillon | |
Rapporteur / Rapporteuse : Anne-Marie Paquet-Deyris, Claude Chastagner |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le slasher est un sous-genre du film d'horreur reposant sur une figure de tueur masqué punissant en apparence la sexualité adolescente. Très populaire auprès du public adolescent de 1978 à 1984, il serait, selon de nombreux critiques, une expression de sadisme « gratuit ». Cependant, toute production culturelle possède une légitimité qui peut lui être conférée en trouvant une clé de lecture adéquate. Cette clé est selon-nous un archétype culturel que nous nommons foolkiller, et qui figure une victime marginale sanctionnant les actes irresponsables mettant en danger les membres les plus faibles de la communauté. Cet archétype convoque l'imaginaire médiéval du charivari, un rite de justice folklorique punissant les manquements à la morale. Pour parvenir à cette référence, il est nécessaire de montrer que le slasher a masqué un genre plus large qui gravite autour d'une victime humiliée se vengeant de ses persécuteurs et qui inclue des films comme Willard (1971), Carrie (1976), ou encore Fade to Black (1980). Or, on peut trouver une formulation prototypique de cette histoire dans Hop-Frog (1849), une nouvelle d'Edgar Poe racontant la vengeance d'un bouffon difforme persécuté par un roi sadique. Nous envisageons cette nouvelle comme un artefact prototypique de l'archétype culturel du foolkiller dont le genre masqué par le slasher est une expression contemporaine. L'étude de cette nouvelle et de ses références culturelles permet de comprendre le fonctionnement de l'archétype et son apparition en réponse à une crise sacrificielle au sens où l'entend René Girard. Une crise du même genre est repérable dans la culture américaine des années 1970, ce qui explique la résurgence de l'archétype à cette période.