Lire Juan Benet : complexité structurale et difficulté de lecture dans Una meditación
Auteur / Autrice : | Manuel Martínez Duró |
Direction : | Bernard Darbord, Federico Bravo |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langues, littératures et civilisations romanes : Espagnol |
Date : | Soutenance le 06/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Études romanes (Nanterre) - Études romanes |
Jury : | Président / Présidente : Claude Viot-Murcia |
Examinateurs / Examinatrices : Bernard Darbord, Federico Bravo, Claude Viot-Murcia, Natalie Noyaret, Alexandra Oddo-Bonnet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Claude Viot-Murcia, Natalie Noyaret |
Résumé
La difficulté de lecture de Una meditación a été soulignée tant par la critique que par Juan Benet lui-même. Ce travail essaie de caractériser cette difficulté et, par ce biais, la spécificité de l’expérience de lecture du roman de Benet. Notre étude s’appuie sur la psycholinguistique de la compréhension des textes, qui nous permet de définir la norme de lisibilité implicite par rapport à laquelle Una meditación est jugé « difficile ». Nous étudions les deux aspects qui, par rapport à cette norme, constituent les principales sources de difficulté du texte bénétien : la disposition de la matière romanesque (au niveau du récit et de la phrase) et le système de référenciation des personnages. Sur le plan de la disposition, le récit et – à son échelle – la phrase se caractérisent par une forte discontinuité pourtant dissimulée, par un développement temporel de forme spirale, et par le brouillage des relations hiérarchiques entre les événements. Sur le plan de la référenciation, la notion de nom du personnage perd son sens traditionnel, car les noms sont peu employés, ambigus, multiples, ou inexistants ; mais c’est surtout l’omniprésence de la référenciation pronominale qui déroute le lecteur en lui exigeant implicitement de ne pas oublier un seul détail du texte. Nous analysons aussi la figure du narrateur et nuançons une lecture courante selon laquelle le texte serait le produit d’une remémoration. Nous concluons que la « difficulté » de Una meditación semble être au service d’une écriture qui, à travers l’indifférenciation des personnages et des histoires, dépasse la fiction et vise un portait générique de la nature humaine.