Physiopathologie de l'atteinte cardiaque de la maladie de Steinert : étude de l'implication d'une dysfonction du canal sodique cardiaque
Auteur / Autrice : | Karim Wahbi |
Direction : | Denis Duboc |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Complexité du vivant |
Date : | Soutenance en 2013 |
Etablissement(s) : | Paris 6 |
Mots clés
Résumé
La dystrophie myotonique de type 1 (DM1) est une pathologie qui peut être associée à des troubles de la conduction cardiaque, des arythmies et une cardiomyopathie dilatée. La DM1 est due à l’expansion d’une séquence de triplets CTG dans une région non codante du gène DMPK, dont le mécanisme pathogène prédominant est un effet toxique d’ARN messagers mutés séquestrés dans le noyau cellulaire et responsables d’anomalies d’épissage de multiples transcrits. Des mutations de SCN5A, le gène codant la sous-unité α de canal sodique cardiaque, Nav1. 5, avec une perte de fonction du canal sont associées à des manifestations cliniques similaires à celles de la DM1. Notre objectif était de rechercher des arguments en faveur de l’implication d’une dysfonction de Nav1. 5 et d’anomalies d’épissage de SCN5A dans la physiopathologie de la DM1. Nous avons pu élargir le spectre des similitudes entre ces deux cadres pathologiques en identifiant une prévalence élevée du syndrome de Brugada, une entité très spécifique d’une dysfonction de Nav1. 5, chez des patients DM1. Nous avons identifié des anomalies de l’épissage cardiaque de SCN5A dans la DM1 chez l’homme et le modèle transgénique murin DMSXL, avec la surexpression d’isoformes foetales spécifiques de ces deux espèces, Nav1. 5e et Nav1. 5a respectivement. Nav1. 5e était connu comme étant associé à une perte de fonction. L’étude en patch clamp a révélé chez la souris DMSXL des anomalies de l’activation et de l’inactivation canalaire, sans diminution de la densité du courant, présentant des similitudes avec celles observées dans des modèles d’expression cellulaire de Nav1. 5a. Ces résultats sont en faveur d’un lien entre anomalies d’épissage et altérations de la fonction canalaire sodique. L’imputabilité de ces anomalies dans la survenue des complications rythmiques demande à être confirmé par des études complémentaires