Fonctions de l’investissement religieux : étude sur une population musulmane malienne
Auteur / Autrice : | Dougoukolo Alpha Oumar Konare |
Direction : | Marie Rose Moro |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Psychologie |
Date : | Soutenance le 08/10/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 5 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Cognition, comportements, conduites humaines (Paris ; 1996-....) |
Jury : | Président / Présidente : François Marty |
Examinateurs / Examinatrices : Marie Rose Moro, François Marty, Thierry Baubet, Olivier Taïeb, Yoram Mouchenik | |
Rapporteur / Rapporteuse : Thierry Baubet, Olivier Taïeb |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Le Mali est un pays du Sahel dans lequel les Musulmans constituent plus de 90% de la population. L’islam est une religion qui y est ancrée dans le quotidien et la mémoire sociale. Cette étude part d’observations cliniques sur la pratique de l’islam par de jeunes Maliens, suite à un passé de difficultés psychiques. L’objectif de la recherche est de déterminer les bénéfices thérapeutiques de l’islam pour les Musulmans maliens, et de préciser en quoi ces bénéfices peuvent s’appuyer sur une relation d’objet avec Allah, le Dieu de l’islam. De décembre 2010 à juin 2012, nous avons interrogé des savants islamiques, historiens, et des anthropologues, sur la place de l’islam dans les sociétés ouest-africaines. Dans une approche complémentariste, nous sommes partis de constats pluridisciplinaires, pour mener des entretiens cliniques de recherche. Les huit participants rencontrés sont des Maliens, femmes et hommes, entre vingt-trois et vingt-huit ans, dans la fin du processus de construction identitaire adolescent. Ces personnes ont été sélectionnées, car leur pratique de l’islam s’est récemment renforcée. Il s’agissait d’analyser les nécessités et bénéfices de leur pratique nouvelle, et ainsi constater ce que l’islam et la relation avec Allah ont pu apporter comme fonctions. L’islam et son Dieu semblent permettre une réécriture de soi, dans la correspondance avec un sacré transcendant les vicissitudes quotidiennes, et délivrant de l’oppression social, ou des insatisfactions que les participants sentent qu’ils ne peuvent outrepasser. Cet islam est puisé dans un noyau familial, et historique, dans lequel Dieu trouve une figuration objectale en écho avec des objets de l’ontogénèse, et du transgénérationnel, pour colmater les fragilités individuelles. Les frustrations liées à la pratique religieuse sont pensées comme des évènements sacrés, dans un Jihad, une lutte sainte, vers l’épanouissement. L’islam et ses pratiques offrent un contexte de contenance.