Tourbières et boisements dirigés : gestion, représentations et trajectoires géohistoriques. Application aux forêts d’Écouves (Basse-Normandie, France) et de Slieveanorra (Comté d’Antrim, Irlande du Nord)
Auteur / Autrice : | Jenna Piriou |
Direction : | Jean-Paul Amat, Guy Lempérière |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Géographie |
Date : | Soutenance le 03/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de Géographie de Paris. Espace, sociétés, aménagement (Paris ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Laboratoire Espaces, nature et culture (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Micheline Hotyat |
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Amat, Guy Lempérière, Hervé Cubizolle, Jean-Pierre Husson, Bertrand Sajaloli |
Mots clés
Résumé
Les forêts d’Écouves (Basse-Normandie) et de Slieveanorra (Irlande du Nord) sont ponctuées de milieux tourbeux. La thèse retrace les trajectoires historiques de ces deux sites, aux changements paradigmatiques synchrones et en étudie, par enquêtes, les représentations et la gestion.Les résultats montrent le poids du sociosystème dans la naissance et le devenir des tourbières intraforestières, mais les systèmes de représentations et pratiques de gestion de ces turfi-sylvosystèmes diffèrent.De la moitié du 19e siècle au milieu du 20e, le bois de Goult était un taillis de feuillus dégradé, ponctué de milieux tourbeux, dévalorisés, voire dangereux. Des tourbières de couverture et des landes tourbeuses pâturées et exploitées extensivement par les paysans locaux caractérisaient les milieux occupés par l’actuelle forêt de Slieveanorra.Durant la période 1950-1980, le « tout boisement » valorisa ces terres marginales par la sylviculture de bois exotiques. Le bois de Goult, domanialisé en 1955, fut reboisé et les zones humides, plantées en épicéas de Sitka (Picea Sitchensis). La forêt de Slieveanorra fut créée de toutes pièces, à partir de 1955 aussi, avec l’acquisition des terres par le ministère de l’Agriculture.À la fin des années 1980, des mesures de gestion conservatoire se multiplient. Interventionnistes en forêt d’Écouves, elles sont plus légères en forêt de Slieveanorra où l’on protège et gère a minima les espaces non boisés. Les Normands, influencés par la communication du PNR Normandie-Maine et de l’ONF, connaissent bien le milieu-tourbière et ses attraits naturalistes tandis que les Nord-irlandais connaissent mieux le produit-tourbe, qu’ils craignent de voir disparaître.