Thèse soutenue

Y a-t-il une spécificité française des salons au siècle des Lumières : France, Angleterre, Allemagne?

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Auteur / Autrice : Maurice Rouillard
Direction : Michel Delon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature française et comparée
Date : Soutenance le 18/01/2013
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littératures françaises et comparée (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : CELLF 17e-18e (1967-2013)
Jury : Président / Présidente : Jacques Berchtold
Examinateurs / Examinatrices : Michel Delon, Cécile Révauger, Jean Mondot

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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L’objet de la présente thèse, soutenue sur la sociabilité des salons du XVIIIe siècle, vise dans un premier temps à interroger, à la lumière d’un témoignage du temps – Le Tableau de Paris – choisi pour son réalisme, son authenticité et sa fidélité à l’histoire, les chroniques et les représentations léguées à la postérité par Louis-Sébastien Mercier pour décrire la vie de société dans la France de l’Ancien Régime, afin d’en dégager les spécificités françaises. Le regard critique posé par le chroniqueur sur la vie parisienne nous sert tout d’abord de guide pour pénétrer ces cercles de rencontre, de conversation et de convivialité à l’aune de sa propre fréquentation du bureau d’esprit de Fanny de Beauharnais. Dans un second temps, on aborde le contexte historique et culturel ayant conduit à l’avènement de ces assemblées depuis le XVIIe siècle, voire antérieurement, non seulement pour en marquer les phases d’évolution successives, mais aussi pour tenter d’en dégager les traits distinctifs, les constantes et les variantes au temps des Lumières. XVIIe et XVIIIe siècle interagissent dans une dynamique historique permettant la mise en perspective des enjeux de la sociabilité dans leur continuité, depuis le siècle de Louis XIV jusqu’aux Lumières, voire au-delà. Toutes les idées reçues sont débusquées, puis passées au crible. Plusieurs méthodes viennent renforcer l’arsenal de la critique interne et externe des sources. L’outil informatique scrute méthodiquement les fonds insuffisamment explorés en permettant des rapprochements inédits. L’enquête comparatiste et l’exégèse sociolinguistique des sources polyglottes à l’échelle européenne viennent rendre leur verdict après la confrontation des sources françaises, anglaises et allemandes. Si Paris est la capitale européenne de la société élégante et polie, ce paradigme prévaut surtout pour la noblesse, la bourgeoisie et les élites cultivées, car les provinces de l’Hexagone se singularisent par leur idiome propre et par leur bilinguisme affiché, même au salon. En Angleterre, en Allemagne, en Suisse, les langues nationales, dont le français, véhiculent une vie de société locale, imitée certes, mais pas toujours fidèlement, du modèle parisien. Les témoignages du temps remettent au goût du jour la conversation, l’esprit, les gens de lettres, les petits-maîtres, les grandes dames, les soupers, les bureaux d’esprit, les bureaux de philosophie, les bureaux de littérature et les bureaux d’insurrection, naguère relégués au ban des curiosités par les historiens de la sociabilité et restituent sans conteste leur spécificité au sein de l’espace culturel français des Lumières. De nouveaux éclairages jettent une clarté nouvelle sur les débats ravivés depuis une vingtaine d’années autour des salons en France.