Thèse soutenue

La temporalité du pardon. Les apories du discours sur l’effacement de culpabilité et l’impardonnable dans la philosophie du 20ème siècle

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Auteur / Autrice : Verena Rauen
Direction : Marc Crépon
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 19/06/2013
Etablissement(s) : Paris 4 en cotutelle avec Ruhr-Universität
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Frédéric Worms
Examinateurs / Examinatrices : Alexander Haardt, Danielle Cohen-Levinas, Kurt Röttgers, Käte Meyer-Drawe

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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En se démarquant de la signification traditionnelle du concept de pardon – i.e. « actionmorale » – cette thèse appréhende le pardon en tant que source du temps éthique.Comme renonciation à l'effacement (Tilgung) de la culpabilité, la notion du pardondépasse les schémas conceptuels du discours phénoménologique sur le don. Signifiantune abstention du jugement moral, son sens est davantage celui de l'étymologie destermes allemands Verzeihen (pardon) et Verzicht (renonciation), et se distinguenotamment de la réconciliation synthétique. La difficulté d'une telle approche tient à lanécessité d'une reformulation du concept de temps : alors que le temps de la culpabilitérelève de la structure économique et chronologique de la succession continue des unitésde temps, le pardon temporalise l'intervention éthique en interrompant cet enchaînementcausal. Ainsi, il rend possible des actions éthiques originales et indépendantes d'uneculpabilité précédente.Il s'agit alors de repenser la temporalité du pardon à travers trois figures temporellesreconstruites à partir des auteurs suivants: 1. la critique du concept d’anticipation (F. Nietzsche) et le mouvement conceptuelde l’anticipation au sursis (H. Cohen, W. Benjamin)2. l’instant de l'indécision (M. Heidegger) et l’événement (V. Jankélévitch, J.Derrida)3. la simultanéité de la répétition et de l’altérité comme recommencement (E.Levinas)Enfin, cette recherche sur la temporalité du pardon révélera la difficulté d'unerenonciation au pardon en tant qu’action morale. Elle exigera une redéfinition du vivreensemble au-delà de l'exigence des jugements moraux et de la réconciliationsynthétique.