Thèse soutenue

La performance autobiographique et les masques du masculin dans la légende de Duluoz de Jack Kerouac (1947-1965)

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Auteur / Autrice : Pierre-Antoine Pellerin
Direction : Marie-Christine Lemardeley
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Études anglophones
Date : Soutenance le 13/12/2013
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone
Jury : Président / Présidente : Mathieu Duplay
Examinateurs / Examinatrices : Marie-Christine Lemardeley, Mathieu Duplay, Christine Savinel, Alain Suberchicot

Résumé

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Les romans à la première personne qui composent la Légende de Duluoz, le cycle autobiographique de Jack Kerouac (1922-1969), sont souvent étudiés à l’aune de la vie privée de l’auteur ou de la mythologie qui entoure les écrivains de la Beat Generation. À la lumière de l’approche performative du genre autobiographique et du genre masculin ainsi que des recherches historiographiques récentes sur la masculinité et la sexualité masculine durant la période de la Guerre froide, cette thèse se propose de déconstruire l’éthos de spontanéité confessionnelle et de virilité héroïque qui entoure l’écriture de Kerouac. Le récit de soi n’est pas chez lui un reflet fidèle du « je » ou un compte-rendu factuel de la vie de son auteur, mais une mise en scène publique de l’identité auctoriale masculine, un théâtre de l’identité en mots et en actes. Ce jeu de masques participe d’une stratégie narrative qui vise à construire une vision idéale de soi en tant qu’homme et en tant qu’écrivain et doit être lu dans le cadre de son projet de revitalisation d’une littérature et d’un homme menacés de déclin à ses yeux. En même temps, les travestissements de sa persona d’auteur témoignent de l’emprise du soupçon d’homosexualité sur la production littéraire des années 1950 et donnent à voir le malaise qui mine cette mascarade du masculin qui menace toujours d’exposer les larmes, les silences et les contradictions qu’elle cherche pourtant à masquer à tout prix.