L'expression multimodale du positionnement interactionnel (multimodal stance-taking) : étude d'un corpus oral vidéo de discussions sur l'environnement en anglais britannique
Auteur / Autrice : | Camille Debras |
Direction : | Aliyah Morgenstern |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 07/12/2013 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Langues, Textes, Arts et Cultures du Monde Anglophone |
Jury : | Président / Présidente : Martine Sekali |
Examinateurs / Examinatrices : Aliyah Morgenstern, Martine Sekali, Alan Cianki, Luca Greco, Amina Mettouchi, Irène Mittelberg |
Mots clés
Résumé
Cette recherche propose une analyse multimodale du positionnement interactionnel ou stance-taking. Le corpus de travail, filmé, transcrit et annoté par nos soins dans trois logiciels compatibles (CLAN, PRAAT, ELAN), est une collection de discussions semi-guidées sur le thème de l’environnement (2h 20 min). Les 16 locuteurs sont des étudiants locuteurs natifs d’anglais britannique qui discutent par deux et entre amis. Dans cette recherche, nous adoptons une définition large du « langage », en y incluant l’ensemble des ressources sémiotiques verbales et non-verbales mobilisées pour la co-construction dynamique et intersubjective du sens au cours de l’interaction orale. Nous montrons que les locuteurs intègrent une grande variété de ressources verbales (segments, énoncés), mais aussi vocales (intonation) et mimo-posturo-gestuelles (gestes, expressions du visage), en les synchronisant de manière tant simultanée que séquentielle, pour prendre position vis-à-vis de leur interlocuteur. Au plan théorique, notre approche multi-niveaux et multimodale tisse des liens entre théories françaises de l’énonciation (Benveniste, 1966, Morel et Danon-Boileau, 1998), théorie discursive-fonctionnelle du stance-taking (Kärkkäinen, 2006, Du Bois, 2007), analyse conversationnelle multimodale (C. Goodwin et M.H. Goodwin, 1992, Mondada, 2007), anthropologie linguistique (Ochs, 1996), et étude de la gestualité (Kendon, 2004, Müller, 2004, Streeck, 2009) ; au plan méthodologique, nous combinons analyse qualitative et codage systématique. Notre thèse pose d’abord les bases théoriques et méthodologiques d’une étude multimodale des stances (Partie 1), puis propose la possibilité d’un marquage visuel du positionnement intersubjectif (Partie 2), avant de montrer comment les locuteurs intègrent mots et syntaxe, voix, visage et corps pour prendre position en interaction (Partie 3).