Thèse soutenue

L'écriture de la prostitution dans l'oeuvre de Marguerite Duras. Écrire l'écart

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Auteur / Autrice : Chloé Chouen-Ollier
Direction : Marc Dambre
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littérature et civilisation française
Date : Soutenance le 04/06/2013
Etablissement(s) : Paris 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris ; ....-2014)
Jury : Président / Présidente : Mireille Calle-Gruber
Examinateurs / Examinatrices : Marc Dambre, Mireille Calle-Gruber, Bernard Alazet, Marie-Hélène Boblet, Nathalie Piégay

Résumé

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Cette thèse propose d’analyser comment la prostitution dans l’oeuvre écrite de Marguerite Duras se décline sous différentes formes. En croisant histoire littéraire,philosophie et psychanalyse, ce travail montre que la prostitution, loin d’être un simple motif,participe à l’acte créateur. L’écriture de Duras, façonnée par l’écart, est constamment prise dans une tension productrice de sens : c’est depuis l’écart en effet que l’écrivain construit son oeuvre (écart par rapport à la doxa, par rapport à la langue), préférant subvertir la norme plutôt que de la suivre.Nous commencerons par envisager la prostitution d’un point de vue thématique : ce motif, prégnant dans l’oeuvre depuis les premiers textes, tisse une véritable fantasmatique et donne à voir une oeuvre qui, renversant l’axiologie, sacralise le profane et fait de l’écart son centre. La prostitution, véritable creuset de l’écrit, devient dès lors un enjeu poïétique (elle fonde l’écriture même). Mais au-delà de l’idéalisation d’un don de soi, il appert que la prostitution a un enjeu plus profond : un enjeu métaphysique. Nous montrerons ensuite comment le fait de s’offrir participe d’une quête infinie, celle de l’Absolu. Proposer son corps est un acte tendu entre désir et deuil et s’apparente à une recherche de l’Alèthéia (la vérité par le dévoilement) plus qu’à une simple transaction dépourvue d’érotisme. Dans tous les cas, se prostituer relève avant tout d’une mise en scène où la théâtralité domine ; c’est ce point que nous analyserons en dernière partie. À partir des années 1980 le rapport de la prostituée à la vérité évolue, et l’écart, plus que le rapprochement entre les êtres, est monnayé.