Thèse soutenue

La réflexion phénoménologique au crible de la grammaire : la question de l'expression de la vie intérieure de la conscience chez Husserl et Wittgenstein

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Auteur / Autrice : Vincent Grondin
Direction : Jocelyn BenoistClaude Piché
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 27/02/2013
Etablissement(s) : Paris 1 en cotutelle avec Université de Montréal. Département de philosophie
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Philosophie (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Centre de philosophie contemporaine de la Sorbonne (Paris ; 2002-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Robert Brisart, Vincent Descombes, Michel Seymour

Résumé

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Etant donné que la phénoménologie husserlienne se propose de résoudre les problèmes philosophiques en adoptant pour méthode la réflexion et la description de l'expérience vécue, il est très tentant de voir en Husserl un héritier de cette tradition philosophique qui se trouve ruinée par les arguments de Wittgenstein. En partant du présupposé que la déconstruction du « mythe de l'intériorité » enclenchée par Wittgenstein est juste en son principe, il s'agira de montrer que l'on ne peut trouver chez Wittgenstein une réfutation implicite de la conception phénoménologique de l'intériorité qu'en faisant une lecture superficielle des Recherches logiques et des Idées directrices. En effet, si l'on sait porter attention aux détails des textes pertinents, on peut déceler chez Husserl une réflexion très fine sur la nature du langage qui débouche éventuellement sur une critique de la conception moderne et empiriste de l'intériorité du sujet très similaire à celle mise en chantier par les Recherches philosophiques, critique qui, de surcroît, a l'avantage de désamorcer certaines difficultés rencontrées par Wittgenstein. Une telle étude comparative et polémique permettra de tirer deux grandes conclusions à l'égard de la méthode devant être employée en philosophie. Premièrement, il sera démontré que la réflexivité exigée par le discours philosophique se reflète dans l'usage que Husserl et Wittgenstein font des guillemets. Cette observation en apparence triviale permettra d'établir que le discours philosophique repose sur l'usage d'un dispositif typographique banal appartenant à la grammaire de notre langage ordinaire. Ensuite, la supériorité de la méthode « généalogique » de la phénoménologie génétique de Husserl sera mise en relief. Cette dernière a le mérite d'éviter les apories du conventionnalisme de Wittgenstein tout en désamorçant les difficultés soulevées par l'essentialisme de la phénoménologie statique des Idées directrices.