Thèse soutenue

Le mythe du Risorgimento méditerranéen : Malte et la Corse entre politique et culture pendant la période fasciste

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Auteur / Autrice : Deborah Paci
Direction : Jean-Paul Pellegrinetti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire, histoire de l'art et archeologie
Date : Soutenance le 22/03/2013
Etablissement(s) : Nice en cotutelle avec Università degli studi (Padoue, Italie)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, sciences humaines et sociales (Nice ; 1992-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de la Méditerranée moderne et contemporaine (Nice)
Jury : Président / Présidente : Massimo Baioni
Examinateurs / Examinatrices : Jean-Paul Pellegrinetti, Massimo Baioni, Carlotta Sorba, Marie-Anne Matard-Bonucci

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Loin d’être une nouveauté, les revendications fascistes autour de « l’italianité » de la Corse et de Malte prennent la suite des campagnes irrédentistes de l’époque crispienne. A partir de 1923, les mêmes arguments d’ordre géographique, historique, linguistique ou ethnographique, tout comme les supposés liens culturels entre les élites italiennes, corses et maltaises du XIXe siècle, furent à nouveau au coeur du débat. Cette défense d’une l’italianité corse et maltaise, tout comme le mythe du Risorgimento méditerranéen, ne constitue cependant qu’une réactualisation de la politique impérialiste de la Rome antique dans le Lebensraum italien qui se concrétise autour du concept de Mare Nostrum.Cette recherche a ainsi permis de combiner l’étude des structures de sociabilité culturelle et scientifique liés à la valorisation linguistique avec une nouvelle l’analyse de la politique méditerranéenne de l’Italie fasciste, tout en gardant une approche sociale et politique des réseaux et vecteurs internes de l’autonomisme corse et du nationalisme maltais. En abordant la question de l’irrédentisme en Corse et à Malte émerge alors le problème de la proximité linguistique des idiomes locaux avec la langue italienne. Dans les deux cas, nous nous heurtons à une des plus délicates questions de l’histoire corse et maltaise: le désir d’autonomie et indépendance. Les fascistes, en s’appuyant sur des arguments d’ordre culturel et en faisant appel aux revendications des populations issues des mauvaises conditions économiques, ont cherché à rallier à la cause irrédentiste les plus fervents opposants aux gouvernements français et anglais: les membres du Parti Corse d’Action (PCA) et du Parti Nationaliste Maltais. Ce problème linguistique qui aurait dû se cantonner à un débat purement scientifique, a ainsi été dévoyé sur le terrain politique au profit des irrédentistes fascistes et des nationalistes corses et maltais.