Thèse soutenue

Bombardement aérien et norme d’immunité des non-combattants

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Auteur / Autrice : Thierry Randretsa
Direction : Olivier Échappé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sécurité internationale et défense
Date : Soutenance le 19/12/2013
Etablissement(s) : Lyon 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale de droit (Lyon)
Jury : Président / Présidente : Jean-Paul Joubert
Rapporteurs / Rapporteuses : Fouad Nohra, Michel Bergès

Résumé

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Norme séculaire et universelle, l’immunité des non-combattants a été gravement affectée par l’avènement de l’arme aérienne. L’introduction de la troisième dimension dans la guerre a permis d’attaquer des objectifs à l’arrière des lignes de front. Dans le contexte de la guerre totale, le bombardement stratégique a érigé la population et les biens civils en objectifs militaires afin de porter atteinte au moral de la première et de hâter la fin du conflit. Le résultat a été le massacre de millions de civils pour un bilan militaire plutôt mitigé. Ces bombardements tranchent avec la pratique actuelle par laquelle les États-majors s’efforcent de prévenir au maximum les dommages collatéraux. Comment expliquer un tel gouffre dans la manière d’envisager le bombardement aérien ?La population est devenue le centre de gravité des conflits contemporains. Que ce soit dans les interventions humanitaires ou dans la stratégie de la contre-insurrection, il convient de la préserver et de la conquérir sous peine de voir la mission échouer. Cette approche est exacerbée par la géographie moderne de la guerre se déroulant au sein de la population. Elle est compliquée par l’asymétrie morale opposée par les belligérants non-étatiques, se distinguant peu des civils et opérant à proximité ou à l’intérieur de zones peuplées. Dès lors, un paradigme de la modération s’applique aux bombardements aériens poussant parfois le commandement à aller au-delà du droit international humanitaire, là où, pendant une bonne partie du XXème siècle, ils étaient encore soumis au paradigme de la force de la guerre traditionnelle.