Thèse soutenue

La culture matérielle de la Mésopotamie du Nord et de ses voisins, d’après l’étude de la céramique, de l’Uruk récent au Bronze ancien I/II

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Auteur / Autrice : Mouheyddine Ossman
Direction : Olivier Rouault
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Langues, histoire et civilisations des mondes anciens
Date : Soutenance le 26/01/2013
Etablissement(s) : Lyon 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Archéorient Lyon
Jury : Président / Présidente : Catherine Breniquet
Examinateurs / Examinatrices : Pascal Butterlin, Michèle Casanova, Maria Grazia Masetti-Rouault, Rémy Boucharlat

Résumé

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Durant le IVe millénaire, la Mésopotamie et ses voisins ont été reliés via un vaste réseau commercial, établi par des Urukéens lors de leur expansion en Iran et dans le Nord mésopotamien. À la fin du IVe et au début du IIIe, la Mésopotamie et ses voisins ont connu une phase de crise dont les causes nous sont toujours obscures en raison de l’absence des documents écrits remontant à cette phase. A cette phase, le réseau commercial urukéen et la colonisation urukéenne en Iran et en Mésopotamie du Nord, s’étant effondrés, les sites urukéens ont été abandonnés, ainsi qu’un grand nombre de sites indigènes qui ont été abandonnés. Le contact entre le Nord et le Sud mésopotamien fut suspendu. Pourtant, d’autres sites furent fondés que ce soit en Iran ou en Mésopotamie. Bien que la culture céramique mésopotamienne ne se soit modifiée profondément à cette phase cruciale, des traditions peintres réapparaissent soudainement alors que les Mésopotamiens les avaient abandonnées depuis 9 siècles (au Post-Obeid). Trois aires à céramique peinte apparaissent en Mésopotamie : en Irak du centre, de l’Est, du Nord (horizon de Ninive 5) et l’Iran a employé massivement la peinture. Cependant, le Sumer a conservé les traditions urukéennes qui ne connaissent pas de peinture. A noter que la peinture en Iran a été employée avant et durant l’expansion urukéenne. De plus, il semble avoir existé un corridor de contact reliant le West iranien aux trois zones à peinture en Mésopotamie. Mais comment peut-on expliquer ce phénomène de la réapparition de la peinture en Mésopotamie centrale et du Nord : s’agit-il des déplacements des groupes iraniens en Mésopotamie, ou des simples influences ? On ne peut pas traiter de la question de la fin du IVe/début du IIIe millénaire sans confronter, d’une part au problème concernant le destin des Urukéens. Ces derniers ont vécu plus de 4 siècles dans la périphérie durant l’expansion. Et d’autre part on est confronté au problème de la fondation des sites urbain aux touts début du 3e millénaire (Mari, Terqa, Kharab Sayyar et Chuera).Pour répondre à ces questions, nous avons choisi des sites-clés en Iran et en Mésopotamie. Leur céramique (et d’autre matériel) est étudié tout d’abord dans leur position stratigraphique, site par site, puis selon leur répartition dans l’espace. Au même temps, cette étude strato-céramique a été combinée avec une étude portée sur les changements dans l’occupation dans l’espace (abandon et fondation) et sur les transformations culturelles, surtout en Iran du Nord-Ouest et de l’Ouest où le phénomène de l’expansion transcaucasienne s’étend jusqu’au Kermanshah et le Nord du Luristan dans le Zagros central).Basant sur des comparaisons céramiques et sur d’autres aspects archéologiques, nous avons tenté de corréler entre la stratigraphie des sites étudiés. Nous avons évité de faire d’un site ou d’une région le « centre du monde ». Nous avons plutôt regardé chaque site et région à partir de ses voisins. A la fin de chaque partie ou chapitre, nous avons relié entre les régions étudiées, du point de vue culturel, stratigraphique et occupationnel, pour tenter de tirer une conclusion historique concernant le passage entre le IVe et le IIIe millénaires.Vers 2700-2600 av. J.-C., les traditions peintes disparaissent à nouveau de la Mésopotamie, au moment où le contact a été rétabli entre les Sumériens et le Nord mésopotamien (Mari-Brak-Chuera). Concernant cette reprise de contact, nous mettons plus l’accent sur les changements observés dans la stratigraphie (sites abandonnés et/ou incendiés) pour parler d’un phénomène que nous avons appelé la « Sumérianisation ». Nous avons tenté de repérer ce phénomène par le biais de quelques inscriptions datées du Dynastique Archaïque III (vers 2600-2500 av. J.-C.).