Thèse soutenue

Théories et vocabulaire de la vision dans les mondes grec et latin du IVe au XIIe siècle
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Auteur / Autrice : Colette Dufossé
Direction : Danielle JacquartDidier Marcotte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philologie
Date : Soutenance en 2013
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études (Paris). Section des sciences historiques et philologiques

Résumé

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Dans l’Antiquité tardive, les théories de Platon et d’Aristote traitant du déplacement de la lumière (solaire ou oculaire) forment la base du discours sur la vision. L’approche néoplatonicienne des commentateurs grecs d’Aristote, influencée par la géométrie et la physiologie, est transmise à l’Occident latin, plus marqué cependant par le Timée de Platon – accessible en traduction, contrairement à l’oeuvre d’Aristote. Pour expliquer la formation de l’image dans l’âme de l’observateur, le monde grec combine des éléments issus d’Aristote et de Galien. L’Occident centre sa réflexion sur l’intériorité du sujet : la théorie augustinienne des trois visions élargit la théorie visuelle jusqu'à en faire une théorie de la pensée. Elle est ensuite redéfinie au XIIe siècle sous l’influence de la classification boécienne des puissances de l’âme. La propagation de la lumière est un élément essentiel de la vision. À partir de la métaphore du Dieu-lumière, les Pères grecs développent un discours métaphysique marqué par la physique aristotélicienne. Jean Scot Érigène le transmet au monde latin, où il vient conforter la théorie augustinienne de la vision. Au XIIe siècle, l'étude du Timée permet de transformer cette métaphysique en une optique physique originale. Alors qu’en grec les continuités avec le vocabulaire antique dominent, un lexique latin spécialisé semble se constituer, en partie sous influence grecque et en partie grâce à une réflexion autonome. Ce lexique, témoin de l’importance de la réflexion sur l’optique dans le monde latin durant le haut Moyen Age, est ensuite repris dans les traductions du XIIe siècle qui renouvellent la connaissance de cette discipline en Occident