Thèse soutenue

Ethnicité et racisme dans deux villes moyennes en France et en Espagne

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Auteur / Autrice : Fanny Lung
Direction : François Dubet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sociétés, Politique, Santé publique. Sociologie
Date : Soutenance le 13/12/2013
Etablissement(s) : Bordeaux 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sociétés, politique, santé publique (Bordeaux)
Jury : Président / Présidente : Didier Lapeyronnie
Examinateurs / Examinatrices : François Dubet
Rapporteurs / Rapporteuses : Jocelyne Streiff-Fénart, Ricard Zapata -Barrero

Résumé

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Contextes différents en matière d’histoire et de temporalité migratoires, la France et la Catalogne en Espagne proposent un traitement politique relativement opposé des particularismes. Cette thèse s’intéresse plus particulièrement aux effets de l’ethnoracialisation des populations européennes sur les relations entre habitants des villes moyennes mélangées. Dans les deux pays étudiés, on constate une forme d’homogénéisation dans la pratique quotidienne de l’ethnicité des habitants. L’ethnoracialisation participe à reconfigurer les espaces urbains des villes moyennes, notamment à travers la constitution de centralités minoritaires. Or ces aires urbaines accélèrent l’imbrication des logiques ethniques et racisantes. Ce sont des espaces d’entre-soi, investis par les habitants originaires du Maghreb et ils matérialisent une frontière visible entre les groupes dans la ville. Egalement objet de stigmatisation et de contournements, les centralités minoritaires sont le lieu privilégié d’expression de tensions ethnoraciales dans la ville. Elles génèrent de l’insécurité urbaine qui facilite les processus de différenciation ethnoraciale et les amalgames sur les minorités. Les stéréotypes sur les originaires du Maghreb sont ainsi façonnés par l’expérience urbaine, l’histoire et le cadre national et le contexte plus global : on assiste à l’adoption commune de modalités de traitement des marqueurs ethnoraciaux, sous la rhétorique des civilisations. La peur des différences ethnoraciales justifie alors la naturalisation et la banalité du racisme et pour se dégager des assignations, les minorités usent d’un ensemble de stratégies de dépassement et de résistance au stigmate.