La religion de "l'esclavitude" : ou l'utopie des abolitionnistes
Auteur / Autrice : | Ericque Coezy |
Direction : | Dominique Folscheid |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie pratique |
Date : | Soutenance le 05/12/2012 |
Etablissement(s) : | Paris Est |
Ecole(s) doctorale(s) : | OMI - Organisation, Marchés, Institutions |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : EEP - Espaces Ethiques et Politiques - Institut Hannah Arendt |
Jury : | Président / Présidente : Bernard Andrieu |
Examinateurs / Examinatrices : Laënnec Hurbon, Éric Fiat, Louis Sala-Molins | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Nelly Schmidt |
Mots clés
Résumé
1- A l'origine il y a ces questions lancinantes :2- Pourquoi ne pas oublier l'esclavage ?3- Mais aussi pourquoi tenterions-nous d'oublier l'esclavage ? Pourquoi cette mémoire obscure qui occulte notre passé, conditionne notre présent et obère notre avenir, agit-elle comme une frontière ?- Est-ce parce qu'étant Noirs notre barque dès le départ déjà bien chargée, ne peux désormais nous permettre d'exister avec ce souvenir ?- Est-ce parce que l'esclavage est - depuis l'aube des temps, pour chacun de nous, à chaque instant de nos vies et dans tous les domaines -, ce fondement irrécusable de notre humanéité ?4- En quoi cependant, cela devrait-il nous empêcher de comprendre, et répondre de cette immense tragédie que furent la Traite Atlantique et l'esclavage des Africains ? Pour répondre à cela, nous avons choisi d'adopter comme point d'insertion de cette thèse, le destin de ces millions d'êtres transbordés depuis leur pays pour devenir les esclaves de tout le continent Américain.5- Prenant pour exemple les possessions françaises de l'arc Antillo-Guyanais, nous avons discerné dans cette tragédie, le résultat d'une confrontation essencielle entre Blancs et Noirs, se manifestant de prime abord par une domination brutale et sans partage des premiers sur les Africains-Nègres. Cette confrontation, intervenue dès le début de la colonisation, a façonné en dépit de quatre siècles d'épreuves, de châtiments et d'insoutenables humiliations, un peuple. Ce peuple qui dans une passion christique mal vécue, est encore à la recherche de son identité propre, écartelé semble-t-il entre l'aventure du métissage, de la trans-culturalité, et la revendication de son africanité originelle.6- Et ceci nous amène à ces dernières interrogations : y aurait-il eu des hommes blancs si les Noirs n'avaient pas existé ? Et si, nous renvoyant à Sartre - pour qui nous ne sommes jamais, que ce que les autres attendent que nous soyons -, nous aurions refusé de consentir à ce que fut cet implacable déterminisme ? Conscients que nous sommes, de ce que la liberté en tant que construction de nous-mêmes, est pour jamais notre seule et indépassable horizon ?