Thèse soutenue

Du nanofil bimétallique isolé à la distribution de nanofils codéposés : une vision d'ensemble(s)

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Auteur / Autrice : Emile Maras
Direction : Fabienne BerthierIsabelle Braems
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie des matériaux
Date : Soutenance le 19/11/2012
Etablissement(s) : Paris 11
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Chimie de Paris-Sud (Orsay, Essonne ; 2006-2015)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Institut de chimie moléculaire et des matériaux d’Orsay (Orsay, Essonne ; 2006-....)
Jury : Examinateurs / Examinatrices : Fabienne Berthier, Isabelle Braems, Yann Le Bouar, Maylise Nastar, Francesca Gulminelli, Andrés Saúl, Cyril Langlois
Rapporteurs / Rapporteuses : Yann Le Bouar, Maylise Nastar

Résumé

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Les nano-objets unidimensionnels alliés présentent des propriétés physiques spécifiques qui résultent à la fois de leur morphologie, de leur taille et de la répartition chimique des atomes. Nous exploitons un modèle d’Ising sur réseau qui rend compte en particulier des effets de ségrégation au sein de nanofils bimétalliques pour obtenir une compréhension fine des effets gouvernant cette répartition à l’équilibre.Dans une première section, nous détaillons l’équilibre d’un nanofil en fonction de sa taille et de sa composition, de manière à mettre en évidence le rôle des effets de taille finie sur la thermodynamique d’équilibre d’objets bimétalliques 1D. Contrairement aux systèmes infinis, l’équilibre dépend de l’ensemble statistique considéré. Ainsi la ségrégation est plus marquée dans l’ensemble canonique, où la concentration du nanofil est imposée, que dans l’ensemble pseudo-Grand Canonique (p-GC) où le nanofil est en équilibre avec un réservoir qui fixe la différence de potentiel chimique entre les espèces. De même, la contrainte de composition dans l’ensemble canonique induit des corrélations chimiques d’occupation des sites qui favorisent davantage les paires hétéroatomiques. Nous montrons que l’écart observé entre les isothermes des deux ensembles croît avec la courbure de l’isotherme canonique et avec l’amplitude des fluctuations de la concentration nominale dans l’ensemble p-GC. Ces fluctuations diminuant avec la taille du nanofil considéré, l’écart entre les ensembles s’annule à la limite thermodynamique. Les effets de taille finie se traduisent par ailleurs par l’apparition, à basse température et pour de petits nanofils, d’une coexistence d’un mode pur en l’espèce ségrégeante et d’un mode de faible concentration nominale constitué principalement de configurations de type cœur-coquille et Janus. Nous développons alors un formalisme permettant de caractériser cette bimodalité.Alors que les résultats évoqués précédemment concernent un nanofil considéré seul, nous étudions dans la deuxième section l’équilibre de l’ensemble des nanofils formant un co-dépôt unidimensionnel inférieur à la mono-couche. Nous montrons que la distribution en taille de ces nanofils varie globalement selon une loi de puissance, quelle que soit la composition du codépôt, de sorte que la ségrégation n’a que peu d’influence sur la microstructure observée. Par contre, en raison du rapport surface/volume et des corrélations chimiques dans ces objets, la composition des nanofils du co-dépôt varie très fortement selon leur taille, les petits nanofils étant plus riches en l’espèce ségrégeante que les plus grands. Enfin, nous étendons le diagramme de bimodalité d’un nanofil seul à l’ensemble des nanofils du co-dépôt et montrons que cette bimodalité est difficilement observable car elle ne concerne que des amas de petite taille qui sont très minoritaires du fait de la cohésion atomique.