La stratégie de la bactérie : biographie sociale d’une marchandise médicale
Auteur / Autrice : | Quentin Ravelli |
Direction : | Danièle Linhart, Anne M. Lovell |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Économie, organisations, société (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Mots clés
Résumé
Cette thèse montre comment une grande entreprise pharmaceutique, confrontée à une crise multiple – économique, scientifique, idéologique - s’efforce de la surmonter. Elle met en place une triple stratégie de contrôle des marchés, de diminution des coûts de production et d’influence de la recherche scientifique qui lui permet de se maintenir malgré les remises en questions. L’approche théorique choisie pour montrer cette stratégie est celle de la biographie sociale de la marchandise, qui puise à quatre sources : l’anthropologie culturelle, de James Frazer et Bronislaw Malinowski à Sjaak Van der Geest ; l’économie politique de Adam Smith et de Karl Marx ; la sociologie du travail de Michael Burawoy ; la sociologie des sciences de Bruno Latour. Empiriquement, un travail de terrain dans le premier groupe pharmaceutique mondial a permis de croiser une méthode ethnographique par observation participante à l’analyse de 82 entretiens et de nombreux documents professionnels : des usines aux laboratoires en passant par le siège commercial, nous avons suivi la commercialisation, la production et la conception d’une molécule antibiotique largement vendue en France. Il en résulte la première étude complète d’une marchandise sous ses différentes facettes, ce qui permet de renouveler la manière de comprendre et de critiquer le capitalisme contemporain.