Thèse soutenue

La politique de la disparition et la photographie : pour une théorie du milieu

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Auteur / Autrice : Denis Skopin
Direction : Jean-Louis Déotte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris 8

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Ce travail de thèse s’articule autour du phénomène des disparitions forcées sous les dictatures, le terme « la politique de la disparition » englobant ici les cas où les répressions physiques à l’encontre de l’ennemi politique s’accompagnent de l’effacement des traces matérielles de la victime. La thèse analyse, dans la perspective politique et esthétique, le phénomène de la destruction des visages des « ennemis du peuple » sur les photographies de groupe dans la Russie stalinienne. L’étude a pour base empirique quatre-vingts photographies découvertes par l’auteur au cours des recherches aux archives de plusieurs villes russes, ces photographies portant différentes traces, telles que les biffages ou les notes manuscrites laissées par les policiers staliniens. Cette analyse a l’avantage d’ouvrir plusieurs pistes de réflexion, de rendre possible une interrogation conjointe sur la nature de la terreur et la signification politique de la photographie. Afin de penser le rapport entre la politique et l’esthétique, la recherche fait un recours systématique aux notions de milieu transindividuel (G. Simondon) et d’appareil (J-L. Déotte), qu'il s'agisse ensuite de la décomposition de ce milieu du fait des disparitions politiques ou de sa constitution par les appareils, dont la photographie. La thèse compte 374 pages, y compris 19 illustrations et une bibliographie de 269 titres.