Simplex sigillum veri : généalogie de l’ego cartésien chez Nietzsche
Auteur / Autrice : | Andrea Bocchetti |
Direction : | Giuliano Campioni, Jean-Luc Marion |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Philosophie |
Date : | Soutenance le 03/10/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 4 en cotutelle avec Università del Salento |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Concepts et langages (Paris ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Dominique Pradelle |
Examinateurs / Examinatrices : Giuliano Campioni, Jean-Luc Marion, Costantino Esposito |
Mots clés
Résumé
Cette thèse a comme objectif de repenser le rapport entre Descartes et Nietzsche à travers une continuité qui se construit sur le fil conducteur thématique du statut cartésien de l’ego. L’interprétation heideggérienne du lien entre Descartes et Nietzsche est pour cette raison fondamentale : en effet, en relevant à l’intérieur ce rapport les signes du déploiement d’un Même qui a marqué l’époque de la métaphysique de la subjectivité, Heidegger définit un espace fondamental commun entre les deux philosophes. Cet espace, qui se développe à partir de l’émergence de l’ego, semble cependant déborder les limites constitutives de la métaphysique, lorsque Nietzsche retrouve dans le commencement cartésien une ouverture de l’ego au sein du vivant interprété comme volonté de puissance. Sa démarche, loin de seulement le néantiser, vise à tra-duire l’ego dans une dimension morphologique : l’ego serait donc l’effet d’une organisation d’une agrégation de forces, qui prennent forme par le biais d’un centre en devenir. Le chemin de la déconstruction nietzschéenne suit des étapes bien précises : en premier lieu, reconduire le statut de l’ego à une égologie de la substance ; en deuxième lieu, déplacer la certitude fondamentale du cogito vers un sentiment de l’ego (Ichgefühl) qui se fixe comme semblant-à-être ; en troisième lieu dévoiler l’ipséité en tant qu’abime, contre toute possibilité d’interpréter le corps comme sujet, ou mieux, comme fondement. C’est en ces termes que la constitution onto-théo-logique de la pensée cartésienne élaborée par Jean-Luc Marion, permet de suivre le chemin nietzschéen : rapporter à l’ego la manière d’être de toutes les substances est le point de départ d’une généalogie qui vise à dépasser l’ego, tout en montrant sa nécessité à être, qui seule permet au vivant de dire je, à savoir d’être.