La dimension indigène du MAS entre stratégie et culture partisane
Auteur / Autrice : | Cécile Casen |
Direction : | Renée Fregosi |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Etudes Hispaniques et Latino-américaines |
Date : | Soutenance le 12/11/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Europe latine et Amérique latine (Paris ; 1992-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche et de documentation sur les Amériques |
Institut : Institut des Hautes Études de l'Amérique latine (Université Paris III) | |
Jury : | Président / Présidente : James Cohen |
Examinateurs / Examinatrices : James Cohen, Antoine Roger, Camille Goirand, Guillaume Boccara, Andrew Canessa |
Mots clés
Résumé
Evo Morales, leader du Movimiento al socialismo (MAS), arrive au pouvoir en décembre 2005. Sa victoire électorale, sans précédent depuis le retour de la démocratie (53 % des voix), acquiert une signification historique particulière du fait de son identification comme le premier président indigène bolivien. Le MAS se convertit en la première force politique du pays.Notre analyse se fonde sur deux études de terrain réalisées principalement à La Paz et à Sucre au moment de l'arrivée au pouvoir du MAS, puis alors que se tient l'Assemblée Constituante. Nous avons assisté à de nombreuses manifestations et événements politiques, réalisé des entretiens auprès de dirigeants sociaux, cadres du parti et militants de base ou responsables d'ONG. L'expérience du terrain a permis d'appréhender les « horizons du monde » des partisans du MAS ainsi que les « réseaux de concepts et de récits » (Daniel Cefaï) dans lesquels ils se meuvent.Comme la plupart des partis ethniques, le MAS présente toutes les caractéristiques d'un Parti-Mouvement (Benoît Rihoux). Issus de mouvements sociaux, sa légitimité repose sur son engagement à mettre en oeuvre les revendications dont ces derniers sont porteurs. Si l'analyse de ces liens génétiques le rapproche de nombreux autres partis en Bolivie et ailleurs, nous proposons de rendre compte des spécificités de cette articulation à partir d'une interrogation sur le rôle et l'influence de l'identité indigène en son sein.Pour cela, une distinction est établie entre, d'une part, la référence partisane à l'identité indigène et d'autre part, au-delà de cette revendication, la façon dont la fabrique partisane masiste est informée par la culture politique indigène. Cette double entrée inscrit notre travail dans la discussion qui entoure le statut épistémologique de l'identité indigène et en particulier le constructivisme. Le but de cette étude est de montrer que la dimension indigène du MAS ne renvoie pas seulement à une stratégie électorale mais également à une certaine façon de faire de la politique, dont il faut tenir compte si l'on veut saisir la singularité de ce parti.