I.F. Stone, journaliste politique independant. Parcours au coeur de réseaux militants
Auteur / Autrice : | Soraya Guenifi |
Direction : | Serge Ricard |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études du monde anglophone |
Date : | Soutenance le 10/09/2012 |
Etablissement(s) : | Paris 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Études anglophones, germanophones et européennes (2009-2019 ; Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre de recherche sur les mondes anglophones (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : James Cohen |
Examinateurs / Examinatrices : Serge Ricard, James Cohen, Laurent Cesari, Michèle Gibault, Pierre Guerlain |
Résumé
La carrière d’I.F. Stone (1907‐1989) le place en témoin privilégié des grands événements du XXe siècle. Par‐delà le sacro‐saint principe d’objectivité comme neutralité, ce journaliste politique indépendant s’implique personnellement dans les grandes causes radicales de la gauche américaine et internationale, d’abord au sein de la Old Left des années 1930 et 1940, puis contre le maccarthysme et la guerre froide dans les années 1950, et enfin, aux côtés de la jeunesse radicale de la New Left dans les années 1960 et 1970. À la fois observateur et participant, Stone favorise une méthode d’investigation proche de celle des muckrakers du tournant du XXe siècle, en particulier dans les pages de son propre journal I.F. Stone’s Weekly (1953‐1971), dans le but de révéler les discours mensongers du pouvoir et de dynamiser le débat démocratique. À travers l’étude du parcours d’I.F. Stone, cette thèse revêt un double enjeu : il s’agit d’abord de rendre compte d’une carrière restée en marge des récits historiques et marquée à la fois par le radicalisme et l’indépendance. Puis, parce qu’elle est jalonnée d’étapes constitutives de l’expérience radicale, l’historicisation de ce parcours permet de restaurer les aspects de continuité et de cohérence d’un engagement à la fois individuel et collectif, bien souvent présenté de façon tronquée. Grâce à une perspective enrichie par l’observation des réseaux militants proches de Stone, l’expérience formatrice des années 1930 résonne jusque dans les années 1960, confirmant au passage l’existence d’une résistance politique opposée au maccarthysme et au conformisme des années 1950.