Thèse soutenue

Légitimité religieuse et transition démocratique : le cas du Maroc

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Auteur / Autrice : Karim Badri
Direction : Alain Fenet
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit public
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Nantes

Résumé

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Le système politique marocain se distingue par sa complexité et sa spécificité. C’est un système qui essaie de concilier, d’une part, une légitimité religieuse et, d’autre part, des institutions modernes. Hassan II, fervent artisan de la démocratie à la marocaine, usait de cette spécificité pour réfuter les accusations des organisations internationales et des pays occidentaux quant aux atteintes aux droits de l’homme, estimant qu’un système universel de gouvernement n’était imaginable que si les hommes et les mœurs étaient partout semblables. A la fin des années quatre-vingt, pressée par une fronde sociale à l’intérieur et un contexte international favorable à l’ouverture démocratique et au respect des droits de l’homme, la monarchie avait entrepris une ouverture institutionnelle et constitutionnelle dont elle avait tenté de maîtriser les contours et les conséquences. Ces ouvertures contrôlées avaient fini par décrédibiliser la classe politique marocaine. Sous la pression du mouvement du 20 février 2011, impulsé par le printemps arabe, le roi Mohamed VI a entrepris une nouvelle réforme constitutionnelle. Cette dernière a suscité beaucoup d’espoir quant à une vraie transition démocratique mais la déception fut grande au vu des avancées et des constances dont elle était porteuse. En effet, la nouvelle constitution a consacré, comme à l’accoutumée, la prééminence de l’institution monarchique dans le système politique marocain. Le Maroc de Mohamed VI a certes évolué vers un système moins autoritaire, néanmoins, il est loin d’être une monarchie constitutionnelle, démocratique, parlementaire et sociale.