Thèse soutenue

La Musique au défi du drame : Berlioz et Shakespeare

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Auteur / Autrice : Gaëlle Loisel
Direction : Éric DayreAlban Ramaut
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures Comparées
Date : Soutenance le 05/10/2012
Etablissement(s) : Lyon, École normale supérieure
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon)
Partenaire(s) de recherche : Etablissement : Université Jean Monnet (Saint-Étienne ; 1969-....)
Jury : Président / Présidente : Georges Zaragoza
Examinateurs / Examinatrices : Éric Dayre, Alban Ramaut, Georges Zaragoza, Emmanuel Reibel, Peter Bloom, Jean-Yves Masson
Rapporteurs / Rapporteuses : Emmanuel Reibel

Résumé

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Dès 1770, Shakespeare est érigé en modèle par les artistes partisans d’une rupture avec l’esthétique classique, jusqu’à devenir une figure tutélaire des romantismes européens, en littérature comme en musique. Hector Berlioz, fondateur du romantisme musical français, est un cas emblématique de ce geste romantique qui consiste à s’emparer d’une figure littéraire pour bousculer les catégories esthétiques existantes et renouveler les formes musicales. Le dramaturge anglais est une référence constante dans son œuvre, depuis sa découverte de Shakespeare en 1827 jusqu’à son dernier opéra, Béatrice et Bénédict en 1862, adapté de la comédie Much ado about nothing. Berlioz s’inspire de Shakespeare tant dans ses œuvres musicales que dans ses écrits critiques et autobiographiques, où les références à l’auteur anglais sont multiples. La relation que l’œuvre de Berlioz entretient avec celle du dramaturge pose à la fois des questions de réception et de transferts culturels, et le problème du passage d’un système sémiotique à un autre. Elle invite tout d’abord à s’interroger sur le processus d’appropriation d’une œuvre littéraire par un compositeur et ses enjeux théoriques, et à situer sa démarche dans le cadre plus vaste de la réception européenne de Shakespeare au tournant du xixe siècle. La référence au dramaturge dans l’œuvre de Berlioz intervient plus précisément dans le cadre de l’élaboration d’une esthétique du sublime, comme le montre l’étude des rapports entre texte et musique. Il apparaît alors que le « système shakespearien » nourrit les réflexions du compositeur sur les formes et les genres musicaux.