Thèse soutenue

Être et manger créole : complexité et singularité d'un « précipité » du tout-monde. Les cas de la Guadeloupe et de la Martinique (XVème - XXIème siècles)

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Auteur / Autrice : Jeanny Lombion
Direction : Jean-Pierre Goubert
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et civilisations
Date : Soutenance en 2012
Etablissement(s) : Paris, EHESS

Résumé

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La thèse tente d'analyser le lien déterminant qui existe entre l'identité et la cuisine créole en tant que miroir mobile d'une longue évolution fondée sur la violence et la domination soit le processus multiforme (langue, habitat, matrifocalité. . . ) dynamique de la Créolisation qui va de l'époque fondatrice des Kalinagos à celle de la Globalisation en passant par le temps de la misère et du manque, ensuite de la départementalisation. En 1960, le modèle alimentaire était encore clairement reconnaissable, car il était tributaire d'une cuisine de pauvreté et de manque, approvisionnée par une agriculture de subsistance, une cuisine populaire, frugale. En 1990, l'angoisse du « manque », du « si peu » (ti sipe') semblait conjurée. La nourriture, jadis de pauvreté pouvant désormais se consommer de façon ostentatoire ou revendicative du fait de l'abondance de l'offre alimentaire du reste du Monde. L'analyse est effectuée à travers le prisme d'une cuisine et d'habitudes alimentaires populaires de base pourtant en devenir dans les îles de la Guadeloupe et de la Martinique. C'est une cuisine qui s'est enrichie au fil du temps d'héritages multiples, (Kalinago, européen, africain, asiatique) sans cesse réappropriés, transformés, réinventés, toujours reconnaissables, maintenant revendiqués avec force en « pays créole».