Political authority and political obligation in Hobbe's Leviathan
Auteur / Autrice : | Luciano Venezia |
Direction : | Luc Foisneau, Claudio Amor, Andrés Rosler |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Études politiques. Philosophie politique |
Date : | Soutenance en 2012 |
Etablissement(s) : | Paris, EHESS en cotutelle avec Universidad de Buenos Aires |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale de l'École des hautes études en sciences sociales |
Résumé
L’objectif principal de la thèse consiste à déterminer si l’obligation d’obéir dans un Etat hobbesien est fondée sur un calcul prudentiel ou si elle procède d’une autre forme de rationalité pratique. En cherchant à donner une réponse à cette question, nous serons en mesure d’identifier les limites de l’interprétation contractualiste de la théorie hobbesienne de la loi et de l’obligation politique. L’interprétation contractualiste a été développée dans les années 1980 par des interprètes issus de la tradition analytique, et elle reste, encore aujourd’hui, l’interprétation dominante dans le champ des études hobbesiennes. Cette lecture soutient que, pour Hobbes, la principale vocation de la loi est de punir les actes de désobéissance et de fournir, ce faisant, des raisons d’obéir d’ordre essentiellement prudentiel. Dans cette perspective, le trait saillant de l’approche de Hobbes consisterait dans l’idée suivant laquelle si les agents sont enclins à obéir à la loi, c’est parce qu’il est plus coûteux d’agir autrement. Dans ce travail, nous aurons recours au concept d’autorité élaboré par Joseph Raz et proposerons sur cette base une lecture alternative de la théorie politique de Hobbes. Selon notre interprétation, les ordres de l’Etat ne se réduisent pas à leur association avec une sanction en cas de non-respect ; ils constituent plus fondamentalement des commandements autorisés qui fournissent aux agents des raisons spécifiques d’agir ou de ne pas agir qui sont susceptibles de prévaloir dans la délibération pratique moins en tant qu’incitation à agir que par leur statut. Notre thèse est que tout raisonnement qui considère les menaces de sanction comme principal fondement de l’obéissance politique échoue à expliquer la rationalité de cette dernière. Si de telles menaces peuvent être des causes de la désobéissance, elles ne peuvent constituer, en revanche, de véritables raisons d’obéir à la loi.