Thèse soutenue

Genèse et destin : pour une conception dynamogénique des mythes

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Auteur / Autrice : Marie-George Viallet-Fournier
Direction : Maryvonne Perrot
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Philosophie
Date : Soutenance le 10/12/2012
Etablissement(s) : Dijon
Ecole(s) doctorale(s) : Ecole doctorale Langages, Idées, Sociétés, Institutions, Territoires (Dijon ; 2007-2016)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre Georges Chevrier. Savoirs : normes et sensibilités (Dijon ; 2011-2013)
Jury : Président / Présidente : Roland Quilliot
Rapporteurs / Rapporteuses : Ionel Buse, Jean-Jacques Wunenburger

Résumé

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Si le mythe est devenu aujourd’hui une donnée incontournable pour comprendre l’âme humaine et ses différentes formes d’expression, il reste cependant équivoque et difficilement conceptualisable. En effet, le mythe est à la fois compris comme un récit fictif qui ne repose sur aucun fond de réalité mais aussi comme un discours vrai et hautement significatif. Pour bien marquer le sens philosophique de notre travail, nous avons commencé par poser le problème du mythe tel qu’il évolue dans la pensée européenne. Le mythe souffre d’une trop longue histoire, il a été déchiré entre rationalisme et romantisme. Puis nous avons questionné d’autres civilisations – les Fon du Dahomey, au Bénin – pour qui le mythe représente tout ce que les hommes doivent savoir et comprendre pour bien s’ancrer dans l’existant. Elles nous donnent à voir un mythe authentique, vivant, inséparable d’une gestuelle magico-religieuse. Ainsi le vrai sens du mythe ne se trouve pas dans nos livres, dans un Homère ou un Hésiode, mais dans le vécu même des hommes. Il est d’abord élaboré par les sociétés primitives, par des groupes d’hommes qui ne vivent que par et pour lui, avant d’être écrit, classé, interprété et réinterprété. Il semblerait à cet égard que Gaston Bachelard, à la fois poète et épistémologue, se soit intéressé au mythe. Il nous livre ainsi une réflexion originale, libre et ouverte qui nous en donne une autre image. Il pose le problème du mythe en soi, au cœur de l’écrit et, riche de ses lectures, il jette les bases d’une nouvelle mythanalyse. La compréhension du mythe semble pour nous incontournable aujourd’hui, car notre civilisation a irrémédiablement coupé entre les informations portées par des images et celles portées par les systèmes d’écritures. Cette rupture est sans doute la cause de cette grave crise spirituelle que nous traversons. Le mythe semble à cet égard salutaire : il nous reconduit directement vers les grands principes de la création, création du monde ou bien création poétique, il ré-enchante le monde.