Infographie, images de synthèse et patrimoine monumental : espace de représentation, espace de médiation
Auteur / Autrice : | Jessica de Bideran |
Direction : | Philippe Araguas |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire de l'Art |
Date : | Soutenance le 15/06/2012 |
Etablissement(s) : | Bordeaux 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Montaigne-Humanités (Pessac, Gironde ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Ausonius-Institut de recherche sur l'Antiquité et le Moyen âge (Pessac, Gironde) |
Jury : | Président / Présidente : Philippe Fleury |
Examinateurs / Examinatrices : Daniel Jacobi, Lise Vieira, Patrick Fraysse, Jean-Claude Golvin | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Philippe Fleury, Daniel Jacobi |
Mots clés
Résumé
La présente thèse pose la question de l’usage des techniques infographiques et images de synthèse pour représenter les vestiges du passé et plus exactement le patrimoine archéologique et architectural. Cette réflexion est bâtie autour d’une approche multiple. Les dispositifs infographiques appartenant, en effet, à l’ensemble des inventions médiatiques et culturelles nées dans la société d’après-guerre, notre étude se veut profondément transdisciplinaire, empruntant des théories à l’Histoire de l’art, l’Archéologie et les Sciences de l’Information et de la Communication. Le parcours suivi consiste à sortir de la dimension purement technicienne afin d’analyser ces dispositifs comme des espaces culturels de représentation, au sein d’une communauté scientifique (les « spécialistes ») et à destination du grand public (les « néophytes »). La figuration du patrimoine monumental à l’aide des outils infographiques n’est assurément pas apparue spontanément en tant que telle du jour au lendemain, que ce soit dans la sphère publique ou dans la sphère plus restreinte de la communauté des chercheurs. Si ce phénomène est évidemment intimement corrélé à l’évolution du secteur informatique, il serait bien trop simpliste de le considérer comme seulement consécutif de cette révolution technologique. En effet, des transformations des espaces médiatiques et scientifiques se jouent parallèlement. La conservation des monuments historiques et sites archéologiques, leur inscription dans l’espace public ou leur mise en exposition suscitent par conséquent débats et controverses au sein de la sphère des chercheurs et des institutionnels. Ces sujets interpellent plus généralement le concept de patrimoine, autant pour des raisons idéologiques qu’historiques. Il s’agit donc de déceler à travers cette étude les éléments socioculturels qui ont engendré l’émergence et le développement de ces pratiques à la fois graphiques, informatiques et scientifiques. Ainsi défini, le contexte nous donne ensuite accès à l’analyse des usages et des appropriations de ces outils par les différents acteurs de la sphère patrimoniale. Il convient enfin de s’attarder sur la matérialité de ces images et de mettre en évidence les espaces de médiation que créent ces dispositifs. En définitive, il semble que ce que nous donnent à voir ces nouvelles représentations, c'est une hybridation des pratiques de communication et des codes signifiants entre culture « savante » et culture « populaire ».