Thèse soutenue

Synthèse de ligands NHC de type pinceur avec des fonctions phosphorées : leurs complexes d'Ag(I), Cu(I) et Ir(I/III)

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Auteur / Autrice : Xianghao Liu
Direction : Pierre Braunstein
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Chimie
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Strasbourg

Résumé

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Quoique les premiers complexes métalliques contenant les ligands cyclométallés PCP de type pinceur (Figure 1a) furent reportés il y a plus de 30 ans, ce sujet, recouvrant tous les aspects de la chimie (mécanistique, structurale, catalytique, synthétique, théorique et de coordination), reste toujours d'actualité et est promis à un développement rapide. Les complexes métalliques à ligands de type pinceur possèdent cette propriété unique d’associer stabilité et réactivité, qui peuvent être contrôlées par des modifications des ligands et par la variation du centre métallique. De nombreux complexes métalliques avec des ligands de type pinceur NHC (Figure 1b) ont été reportés et bien caractérisés (avec p. Ex. Avec les atomes donneurs CCC ou CNC). Principalement lié au fait que les ligands NHC ont moins tendance à se dissocier du centre métallique que les phosphines, leurs complexes présentent des avantages par rapport à ceux formés avec des phosphines, tels que leur stabilité thermique et à l'air, ce qui représente un atout important en chimie organométallique et en catalyse homogène. Le but de ce travail de thèse consiste à concevoir et à synthétiser des analogues NHC aux fragments PCP, qui peuvent conduire à des ligands de type pinceur CCP, CCOP et CCC. Dans le cadre de ce travail, parmi les métaux de transition, nous avons choisi l'argent et l'iridium pour différentes raisons (i) les ligands NHC liés à Ag(I) peuvent généralement être transférés à un autre métal et (ii) les complexes de l'iridium sont de bons candidats pour les réactions d'activation Csp3-H et de transfert d'hydrogène. Trois types différents de ligands ont pu être synthétisés: 1) un sel bis-imidazolium avec un groupe méthylène faisant la jonction entre un cycle aromatique et deux hétérocycles en position meta l’un par rapport à l’autre; 2) un sel hybride phosphine-imidazolium avec un méthylène entre le cycle aromatique et d'une part un cycle imidazole et d'autre part un groupement phosphine; 3) un sel hybride phosphinite-imidazolium où les atomes d'oxygène et d'azote correspondants sont directement liés au cycle aromatique, toujours en position mutuellement méta. Les complexes métal-carbène correspondants furent préparés in situ à partir de ces précurseurs imidazolium en présence de la base faible Cs2CO3 puis isolés. Le ligand bis-NHCDeux positions méta du cycle aromatique sont bloquées avec des groupements méthylène pour éviter une possible activation ortho- C-H du cycle, dans le but de former uniquement les complexes de type pinceur. Les contre-ions bromures sont remplacés par des ions PF6 non-coordinants, ce qui a pour effet de supprimer le charactère hautement hygroscopique de ces sels. Une première étude de chimie de coordination du ligand 1, avec une base faible Ag2O a été réalisée. Cependant, sans doute du fait de possibles liaisons hydrogène entre les entités NCHN et un atome de fluor de PF6, Ag2O n'est pas capable de déprotoner l'imidazolium pour engendrer le complexe d'argent NHC. Cependant, le complexe de Cu(I) correspondant a pu être synthétisé par traitement du sel d'imidazolium avec [Cu(NCMe)4]PF6 en présence de Cs2CO3 dans l'acétonitrile à 60 °C. Etonnamment, on observe une réaction de transmétallation entre le complexe 4 et AgOTF qui conduit au complexe Ag(I) 5 souhaité. Cette réaction est remarquable, étant donné que les réactions de transmétallation de carbènes observées jusqu’alors se font toujours de l'argent vers le cuivre. Les courtes distances entre le métal et les cycles aromatiques observées par diffraction des rayons X nous amènent à examiner quelle est la meilleure description pour les centres métalliques d10; une forme T/Y tricoordinée ou une forme linéaire dicoordinée. Les résultats d'une étude DFT détaillée suggèrent l'absence de liaison chimique entre le Cu(I) ou l'Ag(I) et la partie proche du cycle aromatique. La proximité observée expérimentalement, entre les carbones aromatiques et le métal, résulte donc d'effets combinés de la structure du ligand chélatant et de la géometrie de coordination préférentielle du métal. Dans le cas des complexes de l'iridium, la nature des précurseurs métalliques joue un rôle important. Dans le complexe 7, le ligand cod est préféretiellement chélaté au centre Ir et les deux ligands CNHC^CH^CNHC pontants sont liés au centre Ir(I) de telle manière que chaque métal soit lié à deux donneurs cis carbène, ce qui conduit à un dimétallacycle dicationique à 20 chaînons. Etant donné que le cyclooctène (coe) est plus labile que le 1,5-cyclooctadiène (cod), il était aisé de le remplacer par une molécule de solvent (MeCN), qui, dans le complexes 6, se coordine au centre métallique par l'atome d'azote. La réduction du temps de réaction a pu être illustrée dans le cas d'un complexe à haute labilité résultant de la coordination du ligand coe plus labile comparé à celle de cod. Au contraire de la situation rencontrée dans le complexe 7 qui a une structure en forme de huit, le cycle aromatique est métallé dans le complexe 6, suite à la formation de liaisons Ir-C et Ir-H. Un mélange de solvants est utilisé pour augmenter la solubilité du ligand 1 (soluble dans le MeCN) et celle du complexe [Ir(coe)2(µ-Cl)]2 (soluble dans le THF). Il est intéressant de noter que MeCN semble stabliliser l'hydure d'Ir(III) de type pinceur, vu que dans le traitement du dibromure bis-imidazolium, soluble dans le THF, dans les mêmes conditions, mais en l'absence de MeCN, on observe uniquement la décomposition du précurseur Ir. Le ligand hybride phosphine-NHCDans le but de limiter les possibles problèmes associés à la sensibilité des phosphines libres, nous introduisons la phosphine dans l'étape finale de la préparation. Le diethylether est utilisé comme solvant dans la première étape pour favoriser la précipitation du dérivé mono-substitué, ce qui permet de s'affranchir d'autres substitutions bien que le 1,3-bis(chlorométhyl)benzène soit présent en large excès. Le chlorure d'imidazolium, extrêmement hygroscopique, est traité avec KPF6 pour conduire au sel phosphine-imidazolium 2 associé à l'anion non-coordinant hexafluorophosphate. En faisant réagir le sel de phosphine-imidazolium avec 0. 5 equiv. D'Ag2O dans le dichlorométhane à température ambiante et à l'abri de la lumière, on observe un précipité blanc du complexe Ag(I). Il est intéressant de comparer la structure du complexe 8 avec celles d'autres complexes Ag(I) contenant des ligands semblables phosphores/NHC. [. . . ]