La construction sociale d'un territoire politique : l'entreprise politique de Philippe de Villiers dans le département de la Vendée
Auteur / Autrice : | Olivier Gautier |
Direction : | Christian Le Bart |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Science politique |
Date : | Soutenance en 2011 |
Etablissement(s) : | Rennes 1 |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Depuis 1988, la Vendée est dominée par l’entreprise politique de Philippe de Villiers. Jusqu’en 2010, il conserve la présidence du conseil général alors que le MPF est minoritaire au sein de la majorité départementale. Le parti-pris de la thèse est d’analyser un territoire politique comme un construit social. L’observation sociologique de l’entreprise villiériste sur le terrain au quotidien montre comment la légitimité repose sur les ajustements mutuels entre un acteur défini par ses dispositions sociales et les espaces publics qui déterminent les identités et les rôles dans un territoire donné. Le métier d’entrepreneur de territoire tient dans l’hybridation de trois ressources de légitimité. Philippe de Villiers maîtrise deux institutions, politique et sociale, influentes, le Conseil général et le Puy-du-Fou. Le contrôle du système politico-administratif l’autorise ainsi à représenter le territoire en toutes occasions. D’autre part, la prééminence villiériste est dépendante du milieu partisan. La coalition des droites vendéennes perpétue à son profit une majorité départementale qui, dans le même temps, euphémise une identité partisane controversée. Son influence politique s’appuie enfin sur une action publique territorialisée. Si elle justifie le clientélisme et l’idéologie villiériste, elle fabrique aussi l’image d’un président bienfaiteur du territoire et de la population. Cette façon d’exercer le métier d’élu local explique la personnalisation et la domination de l’entreprise politique de Philippe de Villiers en Vendée. La thèse est ainsi une contribution empirique et pragmatique à la sociologie des espaces politiques locaux.