Organiser la lutte antidopage à l’échelle internationale : une sociologie pragmatique d’un processus d’harmonisation
Auteur / Autrice : | Julie Demeslay |
Direction : | Patrick Trabal |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sciences et techniques des activités physiques et sportives |
Date : | Soutenance le 14/10/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 |
Ecole(s) doctorale(s) : | Ecole doctorale Sciences du sport, de la motricité et du mouvement humain |
Jury : | Président / Présidente : Jacques Defrance |
Examinateurs / Examinatrices : Patrick Trabal, Jacques Defrance, Francis Chateauraynaud, Fabien Ohl, Jean-Loup Chappelet | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Francis Chateauraynaud, Fabien Ohl |
Mots clés
Résumé
La motion adoptée dès 1963, à l’issue du colloque d’Uriage-les-Bains, appelle à une unification des réglementations sportives en matière de lutte contre le dopage. Pourtant, à partir des années 1990, des cas et des affaires se multiplient soulignant les dysfonctionnements de réglementations internationales éparses élaborées par des représentants des pouvoirs publics, d’une part, du mouvement olympique, d’autre part. En 1999, près de quarante ans après le premier colloque sur le dopage, l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) est créée avec comme mission principale d’harmoniser les règlementations de cette pluralité d’acteurs. Ce travail vise précisément à décrire et analyser ce que font les différents protagonistes dans cette tâche d’harmonisation et, dans une perspective sociologique, à saisir cette figure sociale particulière. Celle-ci met en tension une nécessité de stabiliser des matériaux, des dispositifs et des formes de collaboration avec un minimum de réversibilité et de proposer un travail démocratique qui permette de remettre en question les choix précédents. La création de l’AMA, l’élaboration et la révision du Code mondial antidopage, la mise en conformité des partenaires de l’Agence et la construction d’outils de contrôle et de prévention rendent compte de la façon dont les acteurs tentent de s’accorder en articulant des principes axiologiques, des dispositifs et des pratiques. En cela, une entrée par les critiques et les arguments au fil du temps montre que l’harmonisation consiste en des jeux d’ajustements sur la base de jugements fondés sur l’indépendance de chacun dans ses activités quotidiennes et les degrés de contraintes posés par le processus lui-même.