Solitude reliée : l'écriture de la légende chez Georges Haldas
Auteur / Autrice : | Alexis Fredriksen |
Direction : | Claude Leroy, Doris Jakubec |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature française |
Date : | Soutenance le 11/02/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 10 en cotutelle avec Université de Lausanne |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, spectacles (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....) |
Jury : | Président / Présidente : Myriam Boucharenc |
Examinateurs / Examinatrices : Claude Leroy, Doris Jakubec, Myriam Boucharenc, Daniel Maggetti, Pierre-Louis Rey | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Daniel Maggetti, Pierre-Louis Rey |
Mots clés
Résumé
Depuis plus d’un demi-siècle, Georges Haldas fait entendre une voix discrète mais persistante qui se décline à travers une œuvre dense, profonde et diffractée. Cette étude s’attache à montrer les modalités d’écriture de la forme légendaire, comment celle-ci se positionne par rapport à la chronique dont elle reprend le parcours sinueux mais dont elle se distingue par une tonalité différente qui s’appuie sur des références musicales et picturales. Trois mouvements semblent se détacher dans le processus d’écriture. L’écrivain entreprend de révéler les mystères du quotidien à travers une simplification du réel qu’il transfigure en incarnant dans des trajectoires individuelles des valeurs transcendantales. La légende ouvre ainsi une nouvelle voie pour l’écrivain, une autre façon de se raconter soi-même sur un mode (auto)mythobiographique. Elle met en place une écriture du ressassement qui tend à immobiliser le texte en le refermant sur lui-même afin de fixer ce qui n’est plus sur l’espace de la page pour en garder une trace. Mouvement contradictoire d’une écriture qui constitue selon Maurice Blanchot un paradoxe fécond : "Ce pouvoir de représenter par l’absence et de manifester par l’éloignement[…], pouvoir qui semble écarter les choses pour les dire, les maintenir à l’écart pour qu’elles s’éclairent, pouvoir de transformation, de traduction, où c’est cet écart même (l’espace) qui transforme et traduit, qui rend visible les choses invisibles, transparentes les choses visibles, se rend ainsi visible en elles et se découvre alors comme le fond lumineux d’invisibilité et d’irréalité d’où tout vient et où tout s’achève". Le livre a venir, Paris, Gallimard, 1959, p. 84.