Thèse soutenue

Matière et couleur dans la peinture pariétale romaine de la fin de la République

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Auteur / Autrice : Maud Mulliez-Tramond
Direction : Agnès RouveretIrene Bragantini
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire et archéologie des mondes anciens
Date : Soutenance le 03/02/2011
Etablissement(s) : Paris 10 en cotutelle avec Università degli studi di Napoli Federico II
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Espaces, Temps, Cultures (Nanterre, Hauts-de-Seine ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Anne-Marie Guimier-Sorbets
Examinateurs / Examinatrices : Agnès Rouveret, Irene Bragantini, Anne-Marie Guimier-Sorbets, Lucia Faedo, Philippe Jockey
Rapporteurs / Rapporteuses : Lucia Faedo, Philippe Jockey

Résumé

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L’art décoratif qui émerge à la fin de la République romaine sous la forme du trompe-l’œil architectural est fascinant par la technicité nouvellement éprouvée pour représenter un espace tridimensionnel. La perspective y est une composante majeure mais elle est assistée par d’autres innovations tout aussi essentielles. La connaissance de l’impact lumineux sur la matière et la capacité à suggérer les volumes contribuent efficacement aux exigences de la mimesis. D’autres usages picturaux restent mystérieux et leur fin se dérobe à nos regards trop jeunes de deux millénaires.La diversité et la richesse des matériaux rassemblés dans ces décors inspirés de plusieurs univers s’apparentent à la notion de varietas ou poikilia, ce goût délibéré pour la bigarrure. Pierres précieuses et métaux brillants, bois exotiques, écailles de tortues et ivoire, textile lourd et verre translucide y rivalisent avec la multitude des marbres polychromes imaginaires ou d’origine souvent lointaine. La valeur signifiante de ces parois imagées passe aussi par la distribution des couleurs – austeri ou floridi d’après la classification de Pline l’Ancien. Les lamentations de l’architecte passéiste Vitruve comme ses prescriptions pragmatiques nous permettent de saisir quelques aspects de la polysémie des couleurs. Souvent multiples par la combinaison d’éléments juxtaposés ou mêlées en une surface multicolore, elles daignent parfois endosser modestement le monochrome pour orner avec élégance une salle entière.La singularité de ce système décoratif appelé IIe style est accentuée par le fait qu’il apparaît subrepticement à l’aurore du Ier siècle avant notre ère pour disparaître tout aussi furtivement, avant même le trépas de ce siècle, avec l’émergence du nouveau langage visuel de l’art augustéen.