La chair impossible : regards sur les corps et genèse de la réputation de sainteté chez les carmélites espagnoles (vers 1560-vers 1640)
Auteur / Autrice : | Antoine Roullet |
Direction : | Denis Crouzet |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Histoire moderne et contemporaine |
Date : | Soutenance le 24/06/2011 |
Etablissement(s) : | Paris 4 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Histoire moderne et contemporaine (Paris) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Roland Mousnier (Paris) |
Jury : | Président / Présidente : Alain Tallon |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Crouzet, Bernard Dompnier, Pierre Antoine Fabre, José Javier Ruiz Ibáñez, Isabelle Poutrin |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Mots clés libres
Résumé
Cette thèse d’histoire du corps porte sur les pratiques corporelles des carmélites déchaussées espagnoles et s’appuie principalement sur une relecture de leur hagiographie imprimée et manuscrite. En utilisant les outils de l’anthropologie et de la sociologique historique, nous y montrons que les regards que les religieuses posent sur leur corps et sur celui des autres sont le moteur d’un travail de la chair qui construit de manière déterminante la réputation de sainteté dont certaines peuvent jouir dans leur communauté. Leurs pratiques corporelles de prières et de mortification y sont décrites non plus seulement dans la dimension verticale de leur rapport à Dieu, mais comme le produit des relations au sein d’une communauté et la conséquence des tensions politiques et des évolutions de la société dans laquelle elle s’inscrit. Ce travail reprend le travail religieux du corps en approfondissant ses enjeux et en creusant ses contradictions et ses difficultés, en décalage avec les représentations du corps et de la sainteté en vigueur. Sont également abordées les logiques extra-religieuses qui expliquent les pratiques. Si, entre les années 1560 et le début du XVIIe siècle, l’exigence de purification personnelle recule, soumise à des contraintes contradictoires et croissantes, elle reste auréolée d’un grand prestige à la mesure des figures héroïques et pénitentes des premiers temps de la réforme de l’ordre.