Thèse soutenue

Pour une approche scandalogique de la civilisation américaine : la preuve par Peyton Place

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Auteur / Autrice : Eddy Chevalier
Direction : Olivier Frayssé
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Anglais. Civilisation américaine
Date : Soutenance le 03/12/2011
Etablissement(s) : Paris 4
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Civilisations, cultures, littératures et sociétés (Paris ; 1992-....)
Partenaire(s) de recherche : Equipe de recherche : Histoire et dynamique des espaces anglophones (Paris)
Jury : Président / Présidente : Mark Niemeyer
Examinateurs / Examinatrices : Françoise Barret-Ducrocq, Georges-Claude Guilbert, Monica Michlin, Marie-Claude Perrin-Chenour

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le scandale a mauvaise presse. Celui par qui il arrive est humilié puis raillé. Il est une forme de divertissement que certains jugent indigne. Pourtant, il s’avère être une formidable voie d’entrée pour qui tente de comprendre les États-Unis. Par cette monstrueuse transgression, le refoulé fait son retour. Ainsi, analyser le scandale, c’est envisager l’Amérique comme une nation hantée par le puritanisme. Cette pierre d’achoppement qu’est le scandale peut être la pierre angulaire d’une nouvelle construction théorique : un mélange d’anthropologie, de sociologie et de psychanalyse pour débusquer la part d’Ombre d’une Amérique étrangère à elle-même. Voilà pourquoi, paradoxalement, un roman se trouve au cœur de ce travail de recherche de civilisation américaine. Un roman lapsus échappé dans les années cinquante : Peyton Place. Plus qu’une étude de cas, son analyse illumine le concept-même du scandale aux États-Unis. Le destin de son auteur, pharmakos moderne et celui de l’œuvre elle-même illustrent les différents mécanismes de la machine infernale du scandale. Traité de scandalogie ironique, grotesque, kitsch et camp, Peyton Place est une manne pour le scandalologue. Mis en regard avec The Awakening de Kate Chopin, ce roman, vilipendé par la critique et ignoré par la recherche universitaire, met également en scène la féminité du scandale. Les deux œuvres féminisaient l’Amérique, ancrant leur narration transgressive dans une maternité teintée de primitivisme, annonçant ainsi une nouvelle ère où la sexualité serait plus libre. La scandalogie, elle aussi, est pionnière. Elle appelle à l’exhumation d’œuvres oubliées, raillées ou calomniées pour un nouveau canon américain. Peyton Place n’était pas qu’une « gifle au bon goût public », il émasculait l’Amérique. Plus encore, il déchirait le tissu mythique de la nation. Le scandalologue, forcément mythologue, n’est donc pas voyeur : il est visionnaire.