Thèse soutenue

Photobiographies : pour une écriture de notation de la vie (Roland Barthes, Denis Roche, Annie Ernaux)

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Auteur / Autrice : Fabien Arribert-Narce
Direction : Mireille Calle-Gruber
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Littératures française et francophone
Date : Soutenance le 27/09/2011
Etablissement(s) : Paris 3 en cotutelle avec University of Kent (Canterbury, Royaume-Uni)
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Littérature française et comparée (Paris)
Partenaire(s) de recherche : Laboratoire : Centre de recherche Écritures de la modernité (littérature et sciences humaines) (Paris)
Jury : Président / Présidente : Michael Sheringham
Examinateurs / Examinatrices : Mireille Calle-Gruber, Michael Sheringham, Peter Read, Shane Weller, Bruno Blanckeman

Résumé

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Ce travail de recherche s’inscrit dans le cadre d’une étude de genre, celui de la photobiographie, qui englobe tous types de livres autobiographiques dans lesquels la photo (mentionnée, décrite ou effectivement reproduite) joue un rôle central. Il s’appuie sur les œuvres de trois auteurs emblématiques, Roland Barthes, Denis Roche et Annie Ernaux, qui se rejoignent autour de leur commun désir de capter une trace de leur existence en s’en tenant au plus près de la réalité concrète du vécu, conformément au modèle d’enregistrement photographique. Dans cette perspective, leurs démarches respectives sont traversées par une même problématique de l’écriture de notation de la vie qui bouleverse considérablement les enjeux du genre autobiographique traditionnel. Dans le travail de Barthes, la photo offre non seulement le modèle d’une écriture notationnelle du présent, mais elle pourvoie également des « biographèmes » studium et punctum construisant un sujet fragmenté. Roche se pose pour sa part comme un praticien accumulant inlassablement des dépôts graphiques de vie, et les incluant occasionnellement dans divers dispositifs faisant valoir les caractéristiques essentielles de la photographie (instantanéité, mécanicité, exposabilité, sérialité). Quant à Ernaux, elle inscrit davantage son entreprise « auto-socio-biographique » dans l’optique d’un témoignage sociologique et historique, et se sert de la photo pour révéler la part d’altérité et la dimension collective dans le « moi ». Les trois oeuvres formant ce corpus appartiennent en définitive à un paradigme argentique ancré dans la fin du XXème siècle, et sur le point de disparaître à l’aube du XXIème, celui de la technologie numérique.