Thèse soutenue

"California assemblage" : récupération, contestation, tradition

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Auteur / Autrice : Sophie Dannenmüller
Direction : Philippe Dagen
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire de l'art
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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Cette thèse retrace l'histoire de l'assemblage en Californie, c'est-à-dire d'oeuvres tridimensionnelles constituées d'objets et matériaux récupérés. Le "Museum of Unknown and Little Known Objects" (1949) de Clay Spohn marque l'apparition du médium à San Francisco, puis une esthétique du déchet se développe dans les années 1950 au sein d'une communauté underground et rebelle, en marge des courants dominants, avec Wallace Berman, Bruce Conner, Wally Hedrick, George Herms, Jess, Edward Kienholz, Gordon Wagner. En 1961-62, la reconnaissance du médium grâce à "The Art of Assemblage" pousse certains assemblagistes à modifier leur pratique, voire à l'abandonner. Les plus engages exploitent les possibilités plastiques de l'assemblage pour exprimer leur désaccord avec la société américaine des années 1960. En réaction aux émeutes de Watts, des artistes afro-américains comme Noah Purifoy, Betye Saar, John Outterbridge, rejettent les formes d'art conventionnelles et trouvent dans l'assemblage un mode d'expression militant, tandis que des artistes chicanos comme David Avalos et Amalia Mesa-Bains fusionnent l'assemblage et les traditions mexicaines pour engendrer des formes hybrides qui valorisent leur multiculturalisme. Apparue dans les années 1980, la formule "California Assemblage" invite à examiner ce qui est californien dans l'assemblage californien de l'époque notamment chez Alexis Smith, Nancy Rubins ou Michael McMillen et à interroger la notion de tradition. Au début du XXI" siècle le mouvement californien se réinvente dans le nouveau paradigme écologiste et revient au classicisme en réinvestissant son territoire attitre entre peinture et sculpture.