Thèse soutenue

Punir les opposants : une sociologie historique des "procès politiques" : les interactions répressives entre le PCF et l'État (1947-1962)

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Auteur / Autrice : Vanessa Codaccioni
Direction : Frédérique Matonti
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Science politique
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris 1

Résumé

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À partir de l'analyse des interactions répressives entre les membres du PCF et les agents de l'Etat pendant la guerre froide et le conflit algérien, cette thèse s'attache à saisir les conditions d'émergence de « procès politiques» impliquant des opposants en temps de crise. Plus précisément, il s'agit de saisir les modalités de leur construction dans deux configurations judiciaires successives, et d'étudier de manière séquentielle et relationnelle les pratiques militantes communistes, leur répression, et les stratégies de politisation des procédures judiciaires en découlant. La première partie porte sur l'analyse du cycle militantisme-répression-solidarité pendant la guerre froide. Si cette période offre la possibilité d'étudier les conditions d'existence de procès politisés, c'est parce qu'elle donne à voir un double processus de radicalisation favorable à leur émergence: la radicalisation politique, qui se traduit par la valorisation des illégalismes militants et de l'expérience vécue de la répression; et un processus de criminalisation des opposants sous-tendu par la théorie du « complot ». La deuxième partie, consacrée à la guerre d'Algérie, permet de mettre à jour les facteurs explicatifs d'une absence d'utilisation stratégique de la répression par l'organisation partisane. Néanmoins, l'observation des mobilisations politico-juridiques des "cause lawyers" communistes, qui partent défendre les emprisonnés politiques algériens, permet d'interroger les conditions de possibilité d'une solidarité juridique aux partisans de l'indépendance de l'Algérie, et la manière dont se construisent autrement des « procès » dits « politiques ».