La mise en question du langage dans les Salons de Diderot
Auteur / Autrice : | Élise Pavy-Guilbert |
Direction : | Violaine Géraud |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Langue et Littérature françaises |
Date : | Soutenance le 12/12/2011 |
Etablissement(s) : | Lyon 3 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Lettres, langues, linguistique, arts (Lyon ; 2007-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Delon |
Examinateurs / Examinatrices : Thierry Belleguic, Olivier Leplatre | |
Rapporteurs / Rapporteuses : Gilles Siouffi |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Notre hypothèse est que la réflexion de Diderot dans les Salons ne porte pas tant sur l’image que sur le langage : la confrontation avec les œuvres d’art l’oblige à questionner la langue. Traduire l’image permet d’expérimenter les limites expressives de la langue, de saisir ses conditions d’apparition, son origine. La présente étude se donne trois objectifs principaux. Remettre les Salons au cœur des pratiques d’écriture des salonniers. La critique d’art est à envisager non seulement au regard des idées nouvelles défendues par les salonniers, mais aussi de leurs expérimentations formelles. En examinant les textes antérieurs et postérieurs aux Salons se dessine la genèse de la critique d’art comme genre littéraire. À l’autre extrémité des influences, cette étude explore les Salons en les plaçant au cœur de l’ensemble de l’œuvre de Diderot. Diderot y approfondit ses intuitions théâtrales et esthétiques, développe ses thèses sensualistes et matérialistes, sa philosophie morale, ses idées politiques et physiologiques, affine sa conception de la langue. Les Salons l’accompagnent dans son cheminement intellectuel et dépassent le commentaire des œuvres exposées. La critique d’art est laboratoire d’écriture et de pensée. Plus encore, sa critique d’art pose avec une acuité toute particulière l’un des grands problèmes du tournant des Lumières : le conflit naissant entre nature et culture, dont le langage devient l’un des lieux d’interrogation privilégié. C’est à la question du langage que nous avons choisi de nous intéresser, parce que ses fonctions sont emblématiques des tensions du texte. Le langage peut servir à communiquer avec les autres, à échanger. Mais il a également la capacité de figurer, de créer une image dans l’esprit. Il permet enfin de s’interroger sur lui-même. Une involution semble poindre dans les Salons : c’est à partir des discours sur l’art comme lieux de sociabilité que Diderot réfléchit à la langue originelle.