Acclimater le conte sous nos latitudes : Une sociologie pragmatique du renouveau du conte
Auteur / Autrice : | Anne Sophie Haeringer |
Direction : | Michel Peroni |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Sociologie et anthropologie |
Date : | Soutenance le 17/11/2011 |
Etablissement(s) : | Lyon 2 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Sciences sociales (Lyon ; 2007-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Laboratoire : Centre Max Weber (Lyon ; Saint-Étienne ; 2011-....) |
Jury : | Président / Présidente : Michel Rautenberg |
Examinateurs / Examinatrices : Denis Laborde, Jean-Louis Tornatore | |
Rapporteur / Rapporteuse : Antoine Hennion, Louis Quéré |
Résumé
Dans la perspective d’une sociologie pragmatique, cette thèse interroge ce qu’il en est du renouveau du conte. Ainsi, il ne s’agit pas de définir les causes de ce phénomène datant des années 1970, ni d’établir des filiations – entre un conte considéré comme « traditionnel » et un « néoconte » – mais de prendre pour thème de l’enquête celles qui lui sont prêtées par les conteurs ou les chercheurs s’étant intéressés à la question. L’approche n’étant pas interprétative, la thèse ne s’intéresse pas au texte, ni même au couplage texte/contexte, mais au conte-en-acte. Elle propose de penser le renouveau du conte en termes d’acclimatation plutôt que de changement de contexte et introduit ce faisant la notion de milieu. Cette hypothèse du conte associé à son milieu est mise à l’épreuve des redéfinitions contemporaines de la pratique du conte. Une première épreuve est considérée comme centrale en ce qu’elle transforme le mode d’existence du conte : grâce aux collectes entreprises par les folkloristes puis les ethnologues, le conte existe désormais sous un état non seulement graphique mais surtout bibliographique. Cette épreuve chapeaute toutes les autres. Les deux épreuves examinées ensuite sont celles de la persistance, à la campagne ou à la ville, d’une version ethnologisante du conte qui considère que le conte est attaché à la communauté. Les deux dernières épreuves concernent la définition d’une version esthétisante du conte. La thèse montre alors que le processus d’autonomisation du conte – au plan esthétique comme au plan politique ou institutionnel – n’aboutit jamais ; surtout qu’il n’y a là ni un défaut du conte ni une défaillance de ceux qui le défendent. Au contraire, c’est là leur qualité : le conte est une parole bègue, un art en mode mineur.Prenant au sérieux la réflexivité dont font preuve les acteurs du conte, la thèse met également en évidence, chemin faisant, différents régimes de réflexivité croisée entre les chercheurs et les acteurs du conte.