Thèse soutenue

Susceptibilité de la muqueuse intestinale aux xénobiotiques : implication dans la physiopathologie des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI) : exemple du gène Rac1

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Auteur / Autrice : Joanna Bourgine
Direction : Michel Imbenotte
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Biochimie et biologie moléculaire
Date : Soutenance le 24/10/2011
Etablissement(s) : Lille 2
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Biologie-Santé (Lille ; 2000-....)

Résumé

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Les Maladies Inflammatoires Chroniques de l’Intestin (MICI) regroupent la maladie de Crohn (MC) et la Rectocolite Hémorragique (RCH), deux maladies qui se caractérisent par l’inflammation de la paroi d’une partie du tube digestif, source de lésions destructrices (ulcérations). Ces pathologies complexes sont influencées par de multiples facteurs génétiques et environnementaux. D’une part, de nombreux gènes de susceptibilité pour ces maladies ont été identifiés, mais ils ne permettent d’expliquer qu’une fraction mineure du développement des MICI. D’autre part, certaines études montrent qu’un dysfonctionnement du processus de prise en charge des xénobiotiques dans la muqueuse digestive peut jouer un rôle dans l’initiation et/ou la progression des MICI. Notre travail a consisté, dans un premier temps, en l’étude du profil d’expression de gènes codant pour des protéines impliquées dans le métabolisme et le transport des xénobiotiques. Une stratégie de RT-PCR quantitative en temps réel, permettant l’analyse simultanée de l’expression de 377 gènes, a été utilisée. Cette analyse a été réalisée sur des échantillons de muqueuse intestinale de sujets témoins et de patients atteints de MC, ainsi que sur cinq lignées de cellules épithéliales intestinales.Cette étude a permis d’identifier les systèmes de prise en charge des xénobiotiques présents dans la muqueuse intestinale saine. Des profils d’expression différents ont été mis en évidence entre les tissus intestinaux sains et inflammatoires, mais également entre les tissus intestinaux et les lignées cellulaires intestinales, ce qui suggère des différences majeures dans les processus de prise en charge cellulaire des xénobiotiques, et, par conséquent des différences de susceptibilité à l’effet des composés toxiques exogènes. Dans un second temps, la petite protéine G, Rac1, a été étudiée. Cette protéine est impliquée dans la réparation des ulcérations de l’épithélium intestinal et a récemment été identifiée comme la cible des métabolites actifs des médicaments thiopuriniques, largement prescrits dans le traitement des MICI. La nature et l’étendue de la variabilité de la séquence nucléotidique du gène Rac1 a été évaluée, chez des volontaires sains et des patients atteints de MICI, à l’aide d’une stratégie basée sur le couplage de l’analyse du polymorphisme de conformation de fragments d’ADN simple brin générés par réaction de polymérisation en chaine (PCR-SSCP) et du séquençage. Des études in silico et in vitro des conséquences fonctionnelles des polymorphismes d’intérêts ont ensuite été effectuées dans des lignées cellulaires intestinales (HT29 et Caco-2) et lymphocytaires (Jurkat). Cela nous a conduits à mieux caractériser le promoteur de Rac1 par une analyse de délétion séquentielle et par des techniques de ChIP et d’EMSA.Cette étude nous a permis de démontrer pour la première fois l’existence de polymorphismes génétiques fonctionnels de Rac1 et d’identifier son promoteur minimal, ainsi que des facteurs de transcription à l’origine de la régulation de cette protéine.