Thèse soutenue

Le corps de l’ennemie : histoire et représentations des violences contre les républicaines, Espagne (1936-1963)

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Auteur / Autrice : Maud Joly
Direction : Denis Rolland
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Histoire
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, Institut d'études politiques

Résumé

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Cette thèse est consacrée à l’analyse des violences sexuées commises par le camp nationaliste contre les femmes républicaines durant la période de la Guerre Civile espagnole et de l’après-guerre. Il s’agit d’étudier le sens de gestes constitutifs d’une grammaire de violence et de montrer en quoi les modalités du traitement du corps de l’ennemie éclairent la nature du projet politique franquiste. Formes singulières de violence, les tontes, les purges, les viols et les mutilations sexuelles permettent de comprendre la logique du basculement dans la violence, sa dynamique totalisante et son inscription dans une généalogie longue de l’histoire de la confrontation politique, sociale et culturelle en Espagne. La réflexion s’articule autour de l’analyse de la corporéité de la guerre qui se décline à partir du lien entre violence, sexe et guerre entre 1936 et 1939, autour de l’identification des auteurs de la violence que les archives désignent en mêlant la description des faits de violence avec des fantasmes et des images stéréotypées et, autour de l’analyse d’une longue sortie de guerre « par secousses » qui repère les continuités, les résonances, les ruptures dans le devenir de la violence politique en Espagne. La proposition est celle d’une archéologie des violences sexuées destinée à apporter un nouvel éclairage, par des faits longtemps relégués aux marges, sur la Guerre Civile espagnole et ses lendemains. Au-delà, l’enjeu réside dans le souhait d’offrir, par l’analyse de ces expériences de la violence et des imaginaires qui les sous-tendent et les réinventent, de nouvelles pages à l’écriture de l’anthropologie historique de la guerre au 20ème siècle.