Thèse soutenue

Miracle et société en France (vers 1500-vers 1620)

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Auteur / Autrice : Nicolas Balzamo
Direction : Olivier Christin
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences religieuses
Date : Soutenance en 2011
Etablissement(s) : Paris, EPHE
Partenaire(s) de recherche : autre partenaire : École pratique des hautes études. Section des sciences religieuses (Paris)

Mots clés

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Mots clés contrôlés

Résumé

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Le miracle se situe aux confluents de croyances et de pratiques fondamentales dans le système religieux en vigueur à la fin du Moyen Age : culte de la Vierge et des saints, dévotion aux images et aux reliques, vœux et pèlerinages. Dans la mesure où la Réforme a répudié en bloc le miracle et tout ce qui s’y rattachait, elle est généralement comprise comme une étape clé dans le « désenchantement du monde » qui verrait le christianisme être peu à peu épuré de ses éléments magiques. L’étude du miracle dans la France des années 1500-1620 montre qu’il n'en a pas été ainsi. Le savoir théorique dont le miracle était l’objet n’a guère connu de changement du début à la fin de la période considérée. On peut en dire autant des pratiques qui s’y rattachaient. Les relations que les hommes entretenaient avec les êtres surnaturels dont ils espéraient une aide tangible obéissaient à une économie du don et du contre-don depuis longtemps codifiée et qui n’évolua guère tout au long du XVIe siècle. Même les protestants, censés avoir rejeté le miracle et tout ce qui s’y rattachait, restaient partiellement fidèles aux conceptions traditionnelles. Chez les théologiens, un providentialisme radical avait réintroduit la possibilité d’interventions directes de Dieu dans le monde terrestre. Quant aux simples fidèles, ils étaient nombreux à faire encore confiance aux saints, aux vœux et aux reliques en lesquelles ils voyaient une aide efficace contre les difficultés de la vie.