Thèse soutenue

Comprendre le comportement du consommateur masculin : une approche socioculturelle : du discours des marques sur l'apparence masculine aux représentations des consommateurs de lingerie d'homme

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Auteur / Autrice : Nacima Ourahmoune
Direction : Simon NyeckElyette Roux
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Sciences de gestion
Date : Soutenance le 31/08/2011
Etablissement(s) : Aix-Marseille 3
Ecole(s) doctorale(s) : École doctorale Sciences Economiques et de Gestion d'Aix-Marseille (Aix-en-Provence ; 2000-....)
Jury : Président / Présidente : Élisabeth Tissier-Desbordes
Examinateurs / Examinatrices : Simon Nyeck, Elyette Roux, Marie-Hélène Fosse, Søren Askegaard

Résumé

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Ce manuscrit vise une participation à la construction de savoir sur la consommation masculine, une thématique de recherche largement délaissée au profit des représentations féminines en la matière. Inscrite dans le courant de la Théorie Culturelle de la Consommation, la thèse propose d’investiguer à la fois le discours des marques liées à l’apparence et les discours d’hommes investis dans de nouvelles pratiques de consommations connotées du féminin, la lingerie d’hommes. Dans un premier essai, le discours sur la masculinité de 20 marques issues de traditions masculines (Automobiles, High-Tech,...) et de traditions féminines (Mode, Beauté...) est investigué sur une période de 40 ans (des années 1970 à nos jours) pour comprendre les termes du changement de l’identité masculine. Une lecture sémiotique du corpus combinée à une analyse critique de l’histoire socio-culturelle masculine française permet d’interpréter et qualifier l’évolution des imaginaires masculins contenus dans les récits de marques.Dans un deuxième essai, sur la base d’une étude phénoménologique (entretiens individuels avec 21 hommes), l’auteur interroge l’expérience de consommation de lingerie pour hommes en révélant les processus de découverte, d’entrée et d’implication dans une consommation jugée « anomique » jusqu’à peu. La mise en lumière du rôle d’un réseau esthétique féminin qui supporte cette consommation ainsi que les perceptions et bénéfices retirés dans l’entre- nous du couple hétérosexuel permettent d’aborder l’évolution des représentations liées à l’apparence et à l’intime. La recherche permet d’introduire le concept de l’intime dans le champ de l’investigation du consommateur masculin comme un marqueur de l’évolution des consommations masculines. Quatre dimensions du concept d’intimité ont par ailleurs émergé du discours des répondants.7Dans un troisième essai, l’auteur combine l’approche macro et l’approche micro de la consommation masculine dans le but d’éclairer sa participation à la construction des identités masculines. D’abord, la « Maison des hommes » ou les interactions entre pairs masculins permettent de mieux cerner les stratégies d’évitement et les tensions générées par l’adoption des nouveaux codes de consommation de parure proposés par le marché. Emerge notamment une dimension largement sous-investiguée en comportement du consommateur : la question de la relation au père dans la formulation des repaires de consommation. Ensuite, l’auteur propose la notion de limite pour matérialiser les termes des tractations identitaires vécues par les hommes et matérialisées par leurs choix de consommation. Une forte dualité entre schèmes égalitaristes et différentialistes émerge des représentations de l’identité masculine. Cette opposition sert la construction d’un carré sémiotique qui permet de resituer le discours des consommateurs dans le champ idéologique des forces sociales qui structurent les comportements des répondants et d’affiner les différents positionnements masculins. L’intrication de l’identité masculine avec l’identité nationale permet enfin d’apporter le versant français à la conception de l’idéologie masculine américaine de consommation développée par Holt et Thompson (2004). Il est proposé que le concept de performance peut rapprocher les masculinités américaines et françaises bien que des différences d’imaginaires notoires persistent entre les deux cultures de consommation