L'art dans les journaux intimes de M. Eliade, E. Ionesco, M. Sebastian et N. Steinhardt, 1927-1987
Auteur / Autrice : | Maria Cristina Lupas |
Direction : | Fridrun Rinner |
Type : | Thèse de doctorat |
Discipline(s) : | Littérature générale et comparée |
Date : | Soutenance le 10/06/2011 |
Etablissement(s) : | Aix-Marseille 1 |
Ecole(s) doctorale(s) : | École doctorale Langues, Lettres et Arts (Aix-en-Provence ; 2000-....) |
Partenaire(s) de recherche : | Equipe de recherche : Centre interdisciplinaire d'étude des littératures (Aix-en-Provence, Bouches-du-Rhône) |
Jury : | Examinateurs / Examinatrices : Fridrun Rinner, Marie-Claude Hubert, Helga Mitterbauer, Aurelia Roman |
Mots clés
Mots clés contrôlés
Résumé
Une interrogation sur la nature et les pouvoirs de l’art traverse les journaux intimes de Mircea Eliade, Eugène Ionesco, Mihail Sebastian et Nicolae Steinhardt. Cette interrogation remonte aux débats littéraires de la Grande Roumanie, contexte historique d’où émergent ces écrivains. A cette période est aussi liée leur pratique du journal intime, genre qui caractérise la ‘jeune génération’, groupement de jeunes acteurs culturels lancé par Eliade. Les réceptions (selon le terme de H. R. Jauss) des œuvres d’art que ces quatre auteurs consignent dans leurs journaux intimes permettent d’illustrer trois pouvoirs de l’art mis en relief par leur jeunesse roumaine et leur cheminement après la guerre. L’art a un pouvoir formateur : il les enseigne en leur ouvrant des mondes présentés par les œuvres. Il a aussi un pouvoir nationaliste car, dans le nouvel état-nation roumain, dans le contexte d’une « littérature mineure », l’art tendait à être politisé et l’état roumain pratiqua une politique nationaliste qui n’épargna pas le domaine des arts. Enfin, l’art a un pouvoir thérapeutique car il permet d’aborder des expériences douloureuses telles que celle de la crise nationaliste roumaine, par des voies indirectes et plus attrayantes. Les quatre journaux intimes, établis à partir de textes publiés en Roumanie et en France, font découvrir quatre cheminements qui se croisent et s’éclairent mutuellement, notamment sur leurs relectures difficiles du passé roumain. Le parcours de Ionesco ressort particulièrement comme celui d’une thérapie par l’art et d’un ‘travail de mémoire’, selon le terme de Ricœur, sur son passé personnel et sur le XXe siècle européen.