Thèse soutenue

Le droit international privé communautaire en matière matrimoniale

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Auteur / Autrice : Marco Mellone
Direction : Isabelle DesprésAntonietta Di Blase
Type : Thèse de doctorat
Discipline(s) : Droit de l'Union européenne
Date : Soutenance en 2010
Etablissement(s) : Strasbourg en cotutelle avec Università degli studi (Bologne, Italie)

Mots clés

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Résumé

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Le travail vise à analyser les mesures adoptées par le législateur communautaire dans le domaine du droit internationale privé communautaire en matière matrimoniale : ce domaine est caractérisé par le règlement communautaire n. 2201/2003 qui a comme objet la juridiction et la reconnaissance des décisions communautaires en matière de séparation, de divorce et d’annulation du mariage et de responsabilité parentale. Ce règlement, bien qu’il soit en vigueur dans le 2004, est encore très peu connu parmi les praticiens et, par conséquent, très mal appliqué dans la pratique. Cela a provoqué le fait que les règles communes de conflit ne soient pas appliquées d’une façon correcte et uniforme dans le territoire communautaire. Il s’agit d’un des problèmes principales du système communautaire de droit international privé: en effet, même les règles communautaires de conflit en matière commerciale – contenues dans le règlement n. 44/2001 – ne sont pas encore appliquées de façon efficace dans les Tribunaux communautaires, ce qui empêche que ces règles puissent favoriser d’une façon concrète le bon fonctionnement du marché commun. Ensuite, la matière matrimoniale – et de façon plus générale, la matière familiale – est un domaine particulièrement délicat qui est liés à la libre circulation des personnes dans le territoire communautaire, mais est aussi très liés à l’exercice de certains droits fondamentaux reconnus dans l’Union Européenne. Notamment, le règlement n. 2201/2003 vise à favoriser la possibilité pour les couples internationales de obtenir la désunion et de se remarier : ce but est bien poursuivi par un système de juridiction internationale qui laisse un certain marge de manœuvre pour les conjoints qui souhaitent présenter une requête en divorce dans le Tribunal du lieu de leur résidence. Cette possibilité est particulièrement ample lorsque les conjoints souhaitent présenter une requête conjointe. Ainsi, le régime communautaire de reconnaissance des décisions et des actes étrangers favorise la circulation des actes nationaux concernant la désunion, grâce à une procédure de reconnaissance particulièrement rapide et simple. Cela permet aux conjoints de profiter des effets de la décision de désunion dans l’entière territoire communautaire, avec le moindre effort économique et dans un délai bref. * * *Compte tenu de l’importance de cette matière et de son actualité, le travail de recherche a suivi une méthodologie bien claire: dans une première partie, on a présenté la matière et, notamment, le cadre institutionnel dans lequel le législateur communautaire a adopté et adoptera les mesures dans le domaine familiale. Cette partie a été importante pour bien comprendre les compétences et, notamment, les limites de l’action de l’Union Européenne dans ce domaine. Dans la première partie, on a ensuite abordé un problème préliminaire dans l’examen d’un système de droit international privé, mais absolument décisif. Il s’agit du problème de la qualification des notions utilisées dans les textes communautaires : la qualification est de plus en plus importante dans la matière matrimoniale, où il faut qualifier certaines « notions clés », à savoir la notion de « conjoint » ou bien la notion de « mariage », qui ne sont pas objet d’une définition, mais qui néanmoins sont souvent utilisées par les règles communautaires. Le travail de recherche effectué ayant comme objet soit la législation communautaire soit la jurisprudence de la Cour de Justice a permis de découvrir que ces notions ne sont pas encore objet d’une qualification autonome dans le droit communautaire et que leur qualification dépends de l’approche adopté par chacun des Etats membres. Dans une deuxième partie, on a analysé les règles communautaires adoptées par l’Union Européenne dans le règlement n. 2201/2003. La deuxième partie a été divisée en deux sections : dans la première section, on a analysé le système de juridiction international prévu par le règlement n. 2201/2003 : notamment, on a concentré l’attention sur l’interprétation des critères de conflit sur lesquels se base le système de droit international privé, à savoir le critère de la résidence habituelle, et le critère de la citoyenneté. Pour chacun de ces critères on a confronté les différents approches interprétatifs de la part des Courts nationales et les solutions avancées par les juristes nationaux. Dans la deuxième section, on a abordé le sujet de la reconnaissance et de l’exécution des décisions et des autres actes publiques en matière matrimoniale: notamment, on a concentré l’attention sur l’impact du régime communautaire de reconnaissance mutuelle et automatique sur les droits nationaux. Pour chaque sujet abordé, on a adopté soit un approche théorique soit un approche pratique : en outres termes, d’un coté, on a concentré l’attention sur l’application pratique des règles communautaires de conflit et, de l’autre, on n’a pas manqué d’avancer des proposition de modification afin d’améliorer le système communautaire de conflit dans la matière matrimoniale. Ce travail de recherche a permis, donc, d’analyser l’impact de la législation Européenne dans le domaine en question et de vérifier l’importance pour l’Union Européenne de créer un système de règlementation des conflits de juridiction/lois applicable/reconnaissance des décisions qui puisse renforcer de façon réelle le principe de libre circulation des personnes dan le territoire communautaire et assurer l’application concrète de certain droits fondamentaux. Ces règles seront bien décisives dans un modèle de Union Européenne qui vise de plus en plus à créer une intégration social et non seulement une intégration économique ou politique.